Un ensemble de courtes pièces d’après Courteline et son père. Cela promet, dès le départ, une soirée plaisante, avec du rire assuré.
Père et fils étaient chroniqueurs judiciaires et c’est donc pur plaisir de voir cette vieille dame réputée si sage croquée de façon pas toujours tendre, plutôt irrévérencieuse même, tournée en dérision et titillée sur son côté absurde et pompeux.
La scénographie pour le moins originale, signée Anne Guilleray, nous fait hésiter entre salle de sports, ring de boxe et manège (pas enchanté mais déjanté) qui tournerait fou.
Les premières parodies se déroulent à la vitesse de l’éclair.
Les témoins défilent, les plaidoiries s’entassent et les sentences tombent à une vitesse qu’apprécieraient, chez nous, les justiciables et Madame la Ministre.
A grands renforts d’effets de manche, les six acteurs nous montrent qu’avoir la loi pour soi c’est du sport, qu’être jugé est aussi épique qu’un combat de catch.
Le rythme infernal des audiences se ralentira un peu, mais pas l’ironie des propos et des choses jugées.
Les comédiens survitaminés continueront d’user d’effets de manches, de rodomontades et autres menteries procédurières pour mieux nous faire pencher la balance en leur faveur.
Lorent Wanson signe une mise en scène survoltée, entraînée par une musique de fête foraine pour souligner probablement que la justice n’est qu’une foire ?
À défaut d’être une séance de conciliation avec l’esprit des lois, la pièce est en tout cas une belle entrée en matière à l’esprit des fêtes.
Prix de la critique 2006-2007 comme Meilleure scénographie décerné à Anne Guilleray
Muriel Hublet |