Trois femmes, trois caractères bien différents, trois solitudes, mais beaucoup de points communs.
Une solide amitié lie ces trois amies.
La vie les a un peu abîmées, blessées.
Elles décident de se replier sur elles-mêmes, d’oublier à tout jamais les hommes.
De vivre pour leur plaisir et non plus être l’esclave des conventions.
Fini d’être madame Popote, Marie-Couche-Toi-Là, ou tout autre rôle qu’impose les diktats masculins.
Elles ont envie de vivre enfin, d’être tout simplement.
D’afficher leurs différences, leurs droits, leurs envies.
Désormais, elles mangent dans des assiettes en carton, boivent du gros rouge, se gavent d’Angélique Marquise des Anges, elles sont enfin heureuses.
Ou du moins le croient-elles, car l’arrivée d’un jeune homme va tout remettre en question.
Les hormones s’agitent, les petits cœurs se remettent à palpiter, les vœux pieux de renoncer aux hommes sont vite oubliés.
Voilà trois femmes au régime face à un énorme et très appétissant éclair au chocolat. Sauront-elles résister et ne pas faillir à leurs bonnes résolutions ?
Une pièce ironique, satirique et amusante en diable.
Les dialogues sont finement ciselés, faits de réparties piquantes, de sous-entendus grivois et de remarques cocasses.
Une remise en question d’un certain féminisme à outrance, mais aussi l’éternel problème des relations homme-femme, aggravé par l’évolution de plus en plus rapide des mœurs.
Jean-Marie Chevret a déjà signé Le Squat, dernièrement joué sur cette même scène, il réitère dans la même drôlerie avec Les Amazones.
Avec un beau sens de l’observation et de l’à propos, il manie le quiproquo avec brio.
Il nous offre un théâtre de boulevard dépoussiéré et joyeusement rafraîchi, il nous fait oublier le cliché des portes qui claquent et des jupons en goguette pour nous offrir un superbe éphèbe (parfois peu vêtu) et des femmes plutôt libérées.
Une petite chose encore, depuis une bonne saison, nous avons vu évolué un jeune acteur, Pierre-Alexandre Noupré. C’est donc un réel plaisir de le voir se bonifier et nettement s’affirmer dans le rôle de Loïc.
Sur un rythme enlevé, les répliques décapantes fusent. Entre burlesque et tendresse, Les Amazones visent juste et touche au cœur du rire.
Que ces Messieurs se rassurent, ils ne sont pas vraiment que des oubliés ou des laissés pour compte, ils sont bien présents et … surprise.
Muriel Hublet |