Audrey Englebert, Frédérique Rochette et Gaëlle de Crombrugghe marient le chant pur et clair avec les intonations gospel ou les trémolos jazzy.
Un peu à la manière des Frères Jacques, elles transforment chaque chanson en saynète.
Gestuelle espiègle, lippes boudeuses, œil de velours ou provocant à souhait, mimes et mimiques et pas de danse, chaque morceau a sa scénographie soigneusement étudiée pour amuser et titiller un public qui ne demande qu’à se laisser emporter par ces rythmes venus quelquefois de bien loin, mais qui décidément n’ont pas pris une ride et sont bourrés d’inventivité osée et de jeux de mots parfois finement dissimulés ou à peine grivois.
Quelques refrains très connus comme Le poinçonneur des lilas, La bande à Bonnot, Summertime, Maria de Bahia émailleront le répertoire et seront les balises de bien d’autres découvertes ou retrouvailles comme T'as pas, t'as pas tout dit de Boby Lapointe, Les Amis de Monsieur de Barbara, Le fiacre (chanson du siècle dernier remise au goût du jour sur un tempo swing par Jean Sablon), …
Entre saveurs sucrées et épices pimentées, elles vous apprendront comment passer le fil dans le chas de l’aiguille, déploreront le chagrin d’Igor que sa Katie a quitté ou conteront les aventures de Margoton et son cruchon.
Derrière leur aisance, leur faconde et leurs sourires, les oreilles averties apprécieront non seulement le talent vocal, mais aussi tout le travail fourni ( et probablement les nombreuses répétitions) pour nous offrir avec une telle précision (remarquable) chœur, canons ou partitions séparées, le tout en jouant, mimant et dansant.
Juste histoire de corser la chose et d’augmenter la difficulté de ces interprétations a capella, le choix des Triplettes de Bruxelles s’est porté sur des paroles plus anciennes, des rengaines badines, facétieuses, pleines de calembours et d’expressions de vieux français.
Le trio féminin tisse les sons, brode les mélodies, se faufile entre les refrains et nous entraîne dans une part de la chanson française un peu oubliée, celle des textes truffés d’humour, de tendresse et surtout d’une jolie touche coquine.
Du cousu main pour oreilles appréciatrices de bons mots et de clins d’œil espiègles.
Chacune de ces dames (Audrey Englebert, Frédérique Rochette et Gaëlle de Crombrugghe) a ses propres engagements séparément (en plus de faire partie toutes du groupe Anakrouze), avec pour seul résultat de faire des apparitions des Triplettes de Bruxelles des instants rares, appréciables et presque précieux.
Le site des Les Triplettes de Bruxelles
Muriel Hublet |