La garce et le couillon ?
1300 représentations en France, plus de 250.000 entrées, c’est du sérieux ! Cela sent le spectacle bien ficelé et pose la barre des attentes des spectateurs très haut.
Mais comme dit la maxime selon que vous soyez … vous percevrez Mon colocataire est une garce très différemment.
Les habitués de théâtre classique grimaceront devant un texte plutôt convenu, un scénario usé, des gags conventionnels et un humour facile.
Très vite, ils risquent de pincer les lèvres et de s’ennuyer ferme.
C’est, hélas, le défaut de la surmédiatisation d’un spectacle.
Et pourtant, à bien y regarder… Mon colocataire est une garce est du café-théâtre et n’a nulle autre prétention que cela !
Il n’a nul besoin qu’on lui colle une étiquette succès à voir absolument ou must théâtral.
Au contraire, cela lui nuit, lui amenant une kyrielle de spectateurs incapables d’avoir la simplicité bonne enfant nécessaire pour pousser la porte d’un café-théâtre, et qui, à la sortie, éreinteront la pièce de remarques acerbes. Mon colocataire est une garce ne se déguste que dans la spontanéité, la complicité et la proximité joyeuse avec les spectateurs.
Une fois cela clairement compris, votre choix fait en toute conscience, en prenant le parti du rire et de la simplicité, vous serez emporté par les deux comédiens et l’histoire, et vous passerez une bonne soirée.
Basée sur une rencontre loufoque et l’avalanche de situations cocasses qu’elle va provoquer, la pièce surfe sur la vague de deux caractères opposés, excessifs et particulièrement caricaturaux.
Hubert est idiot, crétin, con, un laissé-pour-compte des sentiments, un prêt à tout pour une romance ou tout au moins une ébauche d’amourette.
Nadège apparaît comme sexy, profiteuse, menteuse, volage, calculatrice, manipulatrice, aguicheuse, provocante, maîtresse d’un homme marié et prête à tout pour rester à Paris.
C’est clairement et délibérément du surjeu, du forçage de traits, avec pour seul but faire rire, et cela fonctionne.
Complices et généreux dans leur jeu, Cécile Batailler et Cédric Clodic s’amusent de toutes les ficelles du genre.
Dans une revisite moderne et cinglante du scénario de la garce et du couillon, ils excellent à jouer sur leurs oppositions.
C’est volontairement ouf, exagéré, décalé et décapant.
Une suite existe déjà : Ma colocataire est encore une garce.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 27-05-2008
Le Fou Rire
Présentation du spectacle :
Résumé :
Nadège est jolie et manipulatrice.
Hubert est naïf, timide et à la libido d'une laitue. Elle vient réveiller le quotidien de ce vieux garçon avec une pincée de sexe, un zest de séduction et une bonne dose d'humour. Ensemble, ils vous réservent une histoire moderne, décapante où les répliques mémorables fusent dans un face à face irrésistible.