A nos occasions manquées
Début des années ’70, Émilie et Antoine fêtent leur quinzième anniversaire de mariage.
Mais la réception n’est qu’une façade pour les invités.
D’ici quelques jours, ils divorcent.
Lassitude, solitude, incompréhension, amour réduit en cendres, nouvelle attirance, tendresse persistante, reproches, ironie, ….
Pourquoi et comment en sont-ils arrivés là ?
Le savent-ils eux-mêmes ?
Aujourd’hui non.
Mais de rencontres en occasions l’avenir leur permettra d’évoluer, de faire le point, de se découvrir au fil d’un aveu ou d’une récrimination.
De mutation de caractère en changement de maîtresse, de décès en mariage, d’accident en baptême, la vie va se charger de les remettre face à face (et surtout face à eux-mêmes).
Les grandes occasions, de Bernard Slade, dans une traduction de Danièle Thompson, évoque bien plus que cela, la pièce est aussi une incursion dans la libération féminine qui autorisera Émilie à s’affirmer et à Antoine de s’adoucir en devenant enfin plus tolérant et compréhensif avec son entourage (et principalement ses enfants).
Derrière la sobre mise en scène de Toni Cecchinato, on apprécie tout spécialement la scénographie et les costumes de Thierry Bosquet..
En une douzaine de tableaux, c’est toute l’ingénierie du Théâtre du Parc qui est mise à contribution pour changer silencieusement les décors (intérieur d’une maison, couloir d’hôpital, funérarium, église, cabinet du psychiatre, salle de concert, salle de théâtre, salle des fêtes d’une école, …) entre chaque saynète (et ce chrono en main en maximum 90 secondes)
Jean-Claude Frison et plus particulièrement Patricia Houyoux ne sont pas en reste devant le grand nombre de toilettes à enfiler.
Si les intermèdes peuvent en agacer certains ou nuire à la permanence de l’émotion qui doit se créer à chaque scène, l’esprit de cette comédie douce-amère et le talent de nos deux comédiens belges suffisent pour susciter un spectacle agréable qui se décline entre drame romantico-psychologique et d’humour anglo-saxon.
La pertinence et la causticité des propos, leur efficacité soigneusement ciblée le rythme vif des dialogues et le sel de ces rencontres parfois originales cachent une profonde hantise … la peur de perdre l’autre.
Un mélange réussi qui évite de verser dans les larmes ou dans le rire franc et qui nous fait découvrir un sujet finalement très contemporain …l’Amour.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 08-03-2009
Théâtre Royal du Parc
Présentation du spectacle :
Résumé :
Deux personnages : ils se sont séparés et pourtant, depuis dix ans, ils ne peuvent se résoudre à ne pas vivre ensemble. De rencontres en rencontres, de hasards en "grandes occasions", ils se quittent et se retrouvent, s’adorent et se haïssent.
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L'affiche :
Comédie de Bernard Slade (U.S.A.) - Adaptation : Danièle Thompson (Fr.)