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Omelette à la grecque
Œdipe … Un sujet … sans complexe !
Claude Semal et son compère Ivan Fox lui donne un relief très particulier.
Ils nous entraînent en Grèce, pays de la philosophie et de la démocratie (lisez des mots gratis). Entre une ritournelle au bouzouki et la senteur épicée du retzina, ils nous font redécouvrir le mythe d’Œdipe, remis à l’honneur par Freud, le père de la psychanalyse.
Pendant une petite heure, ils vont nous rafraîchir la mémoire sur ce récit épique oublié, nous reparler de Jocaste la mère adultère, du fils meurtrier de son père et amant de sa génitrice, père de ses frères et sœurs.
Un propos pourtant bien loin de la prise de tête que l’on pourrait s’imaginer, bien à tort sans connaître ces deux polissons comiques.
Ils nous emmènent à la ferme, entre poules, couvées, œufs, plumes et légumes et nous font assister à la charge armée des poireaux ou au suicide en direct d’une mère (poule) éplorée.
Ils nous servent une omelette généreuse, baveuse et crémeuse, bigarrée et composite, délicieusement farcie de multiples ingrédients surprenants.
Leur Oedipe à la ferme se déguste sans modération et on y apprécie l’inventivité créatrice qui transforme les personnages de tragédies en légumes, poupées ou animaux.
Entre bottes de paille et Statues de Manneken-Pis, si certains jeux de mots rasent les pâquerettes, d’autres excellent en audace ou en imagination. Mais face à tant de générosité complice, on préfère s’emplir les poumons d’un bol d’air campagnard et de simplement se demander jusqu’où ces deux cuisiniers d’un genre très particulier vont oser pousser la recette bouffonne de cette omelette savoureusement truffée de cocasserie.
Muriel Hublet |
Dans un univers bucolique de bottes de paille, “Œdipe à la ferme” raconte à son tour cette fabuleuse histoire avec des œufs, des poireaux et des poulets, en insufflant dans l’univers théâtral traditionnel les formes artistiques qui sont propres aux deux artistes (le music-hall, le théâtre d’objets, les marionnettes, l’humour, la poésie et la fantaisie). Le pari des deux complices : faire rire et sourire sans perdre pour autant la dimension tragique de la fable.
