Pour sa première pièce de la saison, le Théâtre du Vaudeville nous propose Le Surbook.
La pièce, avec en vedette Vincent Lagaff, a fait, il y a une dizaine d’années, les beaux jours des scènes parisiennes.
Un gros succès sur les planches, plusieurs passages à la télévision, un DVD et même une reprise l’an dernier, par les animateurs de RTL, dans le cadre du Télévie.
C’est dire si cela peut paraître un pari osé.
Et pourtant, le plaisir reste intact.
Scipion (sous les traits de Roland Michaux) reste n’a pas pris une ride.
Heureux vacancier, il vient se reposer une semaine en Afrique.
Bermuda à fleurs et moustiquaire vissée sur le crâne, il va enfin échapper à son tyrannique patron.
Mais les joies des clubs de vacances sont parfois surprenantes et inattendues.
Un surbooking, fatalement imprévu, l’oblige à partager son douillet single avec Francky Parrachou (Georges Leglise), un encombrant égoïste, venu rejoindre sa dernière conquête et, par malchance, dans la vie courante, directeur de la maison de disque qui emploie comme comptable l’infortuné Scipion.
D’un quiproquo à l’autre, notre malheureux vacancier va se retrouver dans un plaisant embrouillamini, voilà tiraillé de partout et par tous.
Si les dix premières minutes de spectacle semblent un peu longuettes et anormalement calmes (présentation de la situation oblige), très vite, le récit prend un rythme endiablé et ne va plus laisser une minute sans rires ou sourires. Roland Michaux porte brillamment sur ses épaules le rôle principal, mais il ne souffre à aucun moment d’une quelconque comparaison avec d’autres acteurs.
Il est Scipion, sans aucune contestation possible.
D’une bourde à l’autre, les multiples quiproquos vont le transformer en espion, en prisonnier, en sauveur, en menteur, en dragueur. Roland Michaux nous offre un véritable festival de mimiques et de gaffes.
A ses côtés, Georges Leglise en coq paradeur, dragueur impénitent, irradie la scène de ses slips rouges fluo ou d’une veste très kitch et nous enchante de son accent pied-noir et de ses claquements de doigts surprenants. Pleutre et veule, c’est un régal de le voir ramper devant une madame Parrachou (Myriam Mesdagh), opiniâtre, jalouse et un peu nunuche.
Déguisée en Fée Clochette rose très vif aux énormes faux cils pailletés l’actrice devient inénarrable. Giuseppe Maligieri est plaisant dans ce rôle de brute au grand cœur, roulant des mécaniques à la Aldo Maccione tout en étant au fond que douceur et fondant. Sandrine Henry joue un peu sur tous les registres, son rôle ambigu fait d’elle une monitrice discrète et un aigrefin très féminin qui use et abuse de sa plastique irréprochable. Sacha Cortez, foulard fedayin au coup, est le dernier larron de cette comédie, médecin dans l’humanitaire, il tente de voler cet argent pour aider un camp de réfugiés démunis de tout. Alain Lackner signe à nouveau une mise en scène soignée où il exploite avec finesse les talents de ses acteurs.
C’est avec beaucoup de sérieux que le Théâtre du Vaudeville notera votre réservation. Vos places sont garanties, vous serez confortablement installés pour suivre les malheurs de Scipion.
Amusant en diable, ce surbook débridé vous déridera et vous entraînera dans une comédie déjantée aux couleurs et musiques très africaines.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 23-09-2007
Espace Marignan
Présentation du spectacle :
Résumé :
Imaginez que pour oublier le stress quotidien et votre patron qui vous brime, vous vous offrez huit jours de vacances dans un club en Afrique... Mais, à peine arrivé, on vous apprend qu’il y a un problème de surbooking... Et les ennuis commencent ...
L'affiche :
de Danielle Ryan et Jean-François Champion
La distribution Roland Michaux, Myriam Mesdagh, Sandrine Henry, Giuseppe Maligieri, Georges Leglise et Sacha Cortez