Déroutante famille Le proverbe dit : On ne choisit pas sa famille.
Freud, Œdipe et bien d’autres nous ont rabâché son influence et son importance.
Mais aujourd’hui ?
Décomposée, recomposée, monoparentale, homoparentale, adoptive, … elle est en totale mutation.
Où est désormais sa place ?
Quel est le modèle qu’elle renvoie aux enfants dont elle est sensée structurer la personnalité ?
Michel Azama, dramaturge français, en propose plusieurs visions poussées à l’extrême et à l’absurde dans ses écrits.
Le metteur en scène, Sébastien Schmit, en a choisi deux, Amours fous et Saint Amour, extraites de la trilogie Saintes Familles.
Pour accentuer ce point de vue tout à la fois surprenant, réaliste et iconoclaste, il a imbriqué les deux pièces, très différentes, en un seul spectacle.
Mêmes acteurs, mêmes costumes, mais deux manières de jouer différentes selon le texte.
Saint amour, drame oedipien est joué de manière classique et met aux prises un couple éperdument amoureux et ses quatre enfants avec un passé douloureux et inattendu qui tout bouleverser et remettre en questions les bases de leurs vies.
Un inceste involontaire et le poids des conventions pèsent-ils plus lourd que l’amour infini d’une famille soudée ?
Comment résister ou survivre ? Quel sera le prix à payer du choix que l’on fera? Amours fous nous entraînent à une réception de mariage vaudevillesque.
Deux couples adultères, une future mariée enceinte et le père n’est pas son fiancé, un oncle gaffeur, un copain jaloux, voilà une ribambelle de situations cocasses en perspective.
Sébastien Schmit les accentue encore en inversant les sexes, en faisant jouer ses acteurs de manière très théâtralisée, comme au ralenti, avec une gestuelle amplifiée, par instants presque clownesque.
On appréciera l’inventivité de cette mise en scène, le travail d’imagination et de coordination qu’il a fallu pour orchestrer tout cela.
Mais le public, plus habitué au théâtre plus traditionnel, sera plus que dérouté par cette présentation surprenante.
Étonner, déranger, interpeller, titiller les consciences n’était ce pas les buts de Michel Azama en écrivant ces textes ?
Ne voulait-il pas craqueler, démultiplier ou fissurer l’image d’Épinal de la famille, comme le reflet qu’en donne le miroir morcelé de la réalité actuelle en pleine mutation ?
Vu ainsi, Sébastien Schmit et ses six comédiens (Joséphine de Renesse, Julie Duroisin, Pierre Lognay, Benoît Pauwels, Jean-François Rossion et Delphine Ysaye) ont relevé brillamment le pari.
Ils bousculent habitudes et certitudes sur un thème dont trop souvent on oublie l’importance en se contentant de recopier quelques bribes de schéma basique héritées de nos parents.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 17-01-2008
Arrière-Scène
Présentation du spectacle :
Résumé : Redonner à la famille sa place centrale, sauver ce noyau dur de la société d’un éclatement fatal, renforcer les liens familiaux pour les remettre au premier plan, chercher envers et contre tout le bonheur familial ?… Peut-être. Mais à quel prix ?
L'affiche :
de Michel Azama
Avec : Joséphine de Renesse, Julie Duroisin, Pierre Lognay, Benoît Pauwels,
Jean-François Rossion et Delphine Ysaye
Redonner à la famille sa place centrale, sauver ce noyau dur de la société d’un éclatement fatal, renforcer les liens familiaux pour les remettre au premier plan, chercher envers et contre tout le bonheur familial ?… 
