Pantalon style battle-dress, t-shirt moulant et cheveux gris coupés au rasoir, Jean-Pierre Valère a une forme …olympique.
Ancien haltérophile, ex-fonctionnaire, il s’est reconverti dans l’humour.
Il n’en est donc pas à son premier lancer.
Après quelques rôles au cinéma, quelques prix dans des festivals, quelques premières parties d’artistes connus, il tente son premier essai en catégorie one man show.
Sans une once de vulgarité, en prenant appui sur notre côté people et voyeuriste, il va revisiter en imitations une belle galerie de personnages.
Ses talents ne nous sont pas inconnus.
Souvenez-vous de Raymond (Goethals) et Escalvatore (Adamo), les poupées du Mondial de football, et bien les deux voix étaient signées Jean-Pierre Valère.
Mais se rajoutent les Simpson, Philippe Bouvard, l’amiral Kersauzon, la poitrine de Pamela Anderson, Mobutu, Jean-Paul II, Benoît XVI, Johnny Hallyday, Louis De Funès et bien d’autres.
Mélange de chansons aux paroles revisitées, de petits traits de caractères d’une série de nos idoles du petit et du grand écran, il égratigne allégrement et d’une manière parfois très caustique.
Il excelle aussi dans les jeux de mots, les lapsus volontaires, les contrepèteries.
Mais l’humour est un art difficile.
Le public, jury impitoyable, accorde rarement un nouvel essai.
Heureusement Jean-Pierre Valère, avec son sourire bon enfant, réussit à séduire peu ou prou tout le monde.
Son rythme est irrégulier, certaines prises sont encore hésitantes, certains sketches sont très amusants, d’autres souffrent d’un petit excès de lourdeur.
Mais le mérite est là, il ose mouiller son maillot et il marque quelques bons essais (l’histoire de Cendrillon, Moustaki, Coluche, Jean-Paul Belmondo, …)
Qu’il ne jette donc pas le gant trop vite, il suffit de rectifier quelques petits détails et ainsi, avec certitude, lors d’un prochain essai que nous lui accorderons volontiers, nous pouvons être assurés d’assister à un bon spectacle, les prémices sont prometteurs.
Notre critique date déjà de près d’un an.
Un vent favorable, terme bien connu pour parler de bruits de couloirs, d’échos ou de mails de nos lecteurs, nous signale que le spectacle a pris de la bouteille comme je le laissais présager dans ma première critique.
Nous avons inscrit ce spectacle à notre agenda très prochainement, et vous trouverez très vite une critique réévaluée.
Que celle-ci ne vous empêche pas de voir le spectacle, malgré les restrictions apportées à l’époque, restait plaisant et donc avec les améliorations que l’on évoque devrait séduire largement.
Le spectacle aurait d’ailleurs glané quelques prix outre Quiévrain (comme quoi nul n’est jamais prophète dans son pays).
Muriel Hublet |