Notre critique de La meilleure volonté du monde (L’inertie et la fureur)
Malaises d’un cœur ouvert
Lorent Wanson, metteur en scène et ici auteur, nous livre ses fêlures, ses blessures tout en croquant vertement une certaine dérive de notre société.
Il oppose deux femmes, deux amies, lors de retrouvailles.
L’une (Patricia Ide) s’est embourgeoisée, l’autre (épatante Magali Pinglaut) est devenue clocharde.
Confrontation de deux modes de vie, de deux choix, de deux perceptions du monde, cette rencontre va être le prélude des situations aussi piquantes qu’équivoques.
Cette fable contemporaine se décline, un peu comme la passion du Christ, en stations.
Ces subdivisions bien marquées (par la musique et une voix off) sont, tout autant, une cristallisation des différents stades du récit qu’une manière de nous préciser les éléments non joués de ce conte.
Ces respirations se montrent à certains moments plus que bienvenues, tant pour échapper au poids d’une émotion trop prenante que pour permettre à certains spectateurs de se raccrocher au récit.
En effet, les qualités de ce texte dense, touffu, poétique, voire lyrique se perdent parfois dans un discours trop long et profond.
La négritude, le droit du sol, le drame de l’humanitaire, la chirurgie esthétique et ses extrémités, l’amour et ses douleurs, l’enfance et ses questions, la routine, la complaisance ne sont qu’une partie des thèmes abordés. La meilleure volonté du monde se caractérise bien par son titre.
Lorent Wanson y enferme ses personnages dans un tourbillon qui les fait flirter entre bien et mal, entre ces deux extrêmes aux frontières sans cesse en mouvance.
Il nous offre une métaphore puissante et compacte qui gagnerait peut-être à subir un petit lifting pour laisser exploser toute la puissance et le talent d’une plume qui manie toutefois plus qu’adroitement les mots.
On reste cependant séduit par les promesses de cette première œuvre personnelle et quasi intime.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 14-05-2009
Théâtre Le Public
Présentation du spectacle :
Résumé :
Que faire si vous retombez sur votre amie d'adolescence, celle avec laquelle vous avez fait de grands rêves d'avenir, délaissée dans les cartons jetés à l'arrière d'une grande surface commerciale. Deux femmes, un homme, un enfant. La première s'est rangée, mariée à l’homme, un illustre chirurgien esthétique qui fût naguère médecin de "guerre", ils ont adopté l’enfant originaire d'Afrique.
L'affiche :
de Lorent Wanson
Avec : Patricia Ide, Magali Pinglaut et Alexandre Trocki et un enfant