Poker menteur et bluffeurs amoureux Mensonges d’amour … Vaudeville de Marc Camoletti, Le Bluffeur nous introduit dans l’intimité d’un couple aux idées audacieusement tarabiscotées (et risquées ?). Monsieur avoue à Madame avoir une maîtresse pour compenser le fait que cette dernière a, de notoriété publique, un amant.
Monsieur veut rencontrer le responsable de son cocufiage et dans la même soirée, présenter son épouse à son amante.
Un peu compliqué non ?
S’il est parfois donc difficile de croire à une telle (retorse, l’avenir le prouvera) largesse d’esprit, la suite des évènements va se révéler des plus surprenantes.
Mensonges, retournements de situations, surprises, irruptions inattendues, bluff et autres coups d’esbroufes, tout va y passer dans une valse échevelée à la Je t’aime, Moi non plus.
Dans le rôle du mari cocu, Georges Léglise tente de manipuler tout son petit monde, mais …
Va-t-il y réussir ?
Et surprises scéniques
Les premiers applaudissements (bien mérités) iront au travail de Michel Beaudry, qui nous offre un décor moderne, élégant, raffiné, conçu sans la moindre faute de goût ou omission.
Georges Léglise et Angelica Ferullo réussisent à faire croire à leurs personnages de menteurs, à leurs hésitations, leurs revirements, leurs lapsus et leurs surprises, Angelo Montesi dans le rôle de l’amant peine lui à rester constant de bout en bout, hésitant tant dans sa voix que dans ses gestes entre une emphase de cinéma et un comportement bcbg coincé.
A l’opposé Sandra Giambra, la jeune maîtresse anglaise est, de bout en bout, d’une justesse impeccable, tout en jouant pourtant dans différents registres.
Wendy Lechat, en bonne allemande, est inénarrable et d’une cocasserie plus que plaisante.
Si Ludovic Semal, dans son rôle d’empêcheur de tourner en rond, s’en sort sans donner la désagréable impression de surjouer (malgré une fameuse agitation motrice et une tchatche folle). Audrey Devos, elle, n’évite pas cette exagération en forçant trop son rôle de nunuche idiote au rire criard.
Pour passer un moment sympathique et détendu, c'est-à-dire exaucer ainsi toutes les demandes des amateurs de vaudeville, Le Bluffeur se révèle idéal.
Il séduit largement son public tant par la drôlerie de son texte que par la mise en scène précise d’Alain Lackner, qui réussit à offrir un contexte très actuel à une pièce pourtant créé en 1984 (avec Jean Lefèbvre dans le rôle principal).
Muriel Hublet
Spectacle vu le 28-09-2008
Espace Marignan
Présentation du spectacle :
Résumé :
C’est l’histoire d’un homme comme vous, comme lui, et aussi l’histoire d’une femme comme moi, comme elle.
Enfin l’histoire d’eux deux…
Peut-être de vous deux, de nous deux, de tous.
L'affiche :
de Marc Camoletti
Distribution : Angelica Ferullo, Audrey Devos, Georges Léglise,
Angelo Montesi, Wendy Lechat, Sandra Giambra et Ludovic Semal