Vérone, ses amants maudits, ses familles rivales, la scène du balcon, le chant de l’alouette…
Classique des classiques, Roméo et Juliette est intemporel.
Drame de l’amour, de l’incompréhension et de l’intolérance, le récit pourrait tous nous concerner.
C’est ces impressions, ce mélange complexe de tradition shakespearienne qu’il mâtine d’une once de modernité que Georges Lini a choisi de mettre en exergue.
Chantre de la famille, de ses troubles et déviances, le metteur en scène excelle à faire affleurer l’émotion et la violence.
Il s’est emparé de cette dernière et de la poésie de Shakespeare, y a insufflé une once de sauvagerie et d’humour et l’a magnifié d’une scénographie somptueuse.
Simple et propice à titiller l’imaginaire du spectateur, elle est faite de quatre colonnes et de quelques marches.
Salle de bal, rue de ville, jardin des Capulet, balcon de Juliette, chacun concevra son décor idéal.
Le fond de scène se garnit d’images et de couleurs propres à intensifier les émotions évoquées.
Le début du spectacle est léger et festif.
Entre escarmouches, badineries, plaisanteries de jeunes gens, les fondements du drame s’esquissent pour atteindre l’aboutissement de la première partie : le duel à l’épée et aux les morts de Mercutio et de Tybald.
Visuellement, la seconde partie se révèle une vraie splendeur.
Les piliers, drapés de blanc, deviennent contours du lit nuptial, cocon protecteur de la pureté de l’amour des deux amants.
Très vite, tout comme l’espoir sera extirpé de leurs cœurs, ces voiles immaculés seront arrachés pour laisser la place à un mausolée mortuaire bluffant.
Un morceau de la scène se soulève pour se transformer en gisant, les lumières se parent de tons orangers qui amplifient, outre le contexte, la sensation de douleur oppressante provoquée par l’apparition d’un éclairage tout en bougies.
Côté acteurs, ce ne sont pas moins de seize comédiens qui défendent la pièce dont Damien De Dobbeleer (impeccable Roméo), Martine Willequet (l’impayable Nounou) et Thierry Janssen (formidable prêtre).
Amour, vengeance, honneur, tradition familiale, interdits, force des sentiments, poésie… vous fixent rendez-vous pour ce classique des classiques, revisité certes, mais avec beaucoup de respect, de fidélité, d’expressivité et d’énergie.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 24-10-2010
Théâtre Royal des Galeries
Présentation du spectacle :
Résumé :
Pourquoi faut-il que l’amour, si doux en apparence, soit si tyrannique et si cruel à l’épreuve !
L'affiche :
de William Shakespeare
Avec Catherine Claeys, Yves Claessens, Cécile Delberghe, Damien De Dobbeleer, Emmanuel Dekoninck, Marc De Roy, Steve Driesen, Bruno Georis, Michel Hinderyckx, Thierry Janssen, Xavier Mailleux, Tristan Moreau, Bernadette Mouzon, Nicolas Ossowski, Martine Willequet,…
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