Depuis 1912, Maggy est une survivante.
Elle était, avec ses parents, sur le Titanic, lors de sa première et unique traversée.
Elle n’en garde aucun souvenir.
Dans beaucoup de mémoires, cette tragédie est pourtant solidement gravée et le film de James Cameron n’a fait que renforcer la légende, relancer les questions restées sans réponses.
Comment et pourquoi ce navire soi-disant insubmersible peut-il avoir coulé ?
Quelle folie humaine en est-elle responsable ?
Thierry Debroux s’empare du mythe, se base sur les données de la catastrophe pour tisser tout autour un thriller psychologique.
Si l’on reproche, par instants, les longues énumérations sur l’équipement du Titanic, on ne peut que se laisser séduire par cette histoire sensible et l’interprétation de Jacqueline Bir (Maggy) et Marc Olinger (Edward).
Sur un plateau incliné, dans un décor sans repères, qui sera tout à la fois le pont du navire en perdition, l’esprit déséquilibré d’une vieille femme confrontée à ses souvenirs d’enfance trop longtemps refoulés (qui se reflète, en mage sur toile de fond), les quatre comédiens nous tiennent en haleine avec un récit plein de suspense.
La fin du Titanic est connue, mais quelles sont les relations entre la maman de Maggy et le grand-père de Tom, un jeune compositeur qui cherche à comprendre le passé de son aïeul.
Également disparu pendant la catastrophe, il a laissé au domicile conjugal déserté une photo de la mère de Maggy glissée dans un livre.
Son petit-fils est hanté par cette découverte et dévore tout ce qui a été publié, découvert ou filmé sur le géant englouti.
Son obstination va l’entraîner à rencontrer Maggy et à obliger cette dernière à briser le confortable mur d’amnésie dont elle s’est entourée.
Une comédie policière douce-amère, teintée d’humour et d’émotion, bercée par la musique de Pascal Charpentier qui nous replonge dans nos propres naufrages et notre propension à rechercher l’oubli salvateur.
A découvrir ou à revoir (cette nouvelle version a été visuellement superbement modifiée).
Muriel Hublet |