Adapter Jules Verne au théâtre ?
Une folie ? Une gageure ?
C’est en tout cas le défi qu’a relevé Claude Enuset et sa petite troupe.
Ils se sont emparés de Tour du monde en 80 jours pour le porter sur scène, en un seul tableau et avec cinq comédiens.
De prime abord, cela peut paraître étrange et pourtant…
Jules Verne est un auteur qui a fait rêver des millions de jeunes, qui a titillé leurs imaginations débordantes, qui a imaginé un univers aux mille possibilités.
Quoi de mieux face à un tel auteur que de proposer la même chose au théâtre, un spectacle qui en quelques accessoires et une belle dose d’inventivité vous transporte, sans bouger de votre fauteuil, de Londres à Bombay, qui en trois notes de musique vous emporte en ballon, qui en quelques mouvements de foulard vous emmène sur l’océan, qui avec quelques jeux d’ombres vous promène sur le dos d’un éléphant, qui en chansons vous entraîne sur le sentier de la guerre…
Rien ne manque dans ce voyage contre la montre, ni l’aventure, ni l’humour, ni le suspense.
Mieux même, grâce à la proximité avec les acteurs, avec cette complicité qu’ils instaurent avec le public, on a un peu l’impression d’être un témoin privilégié, une petite souris glissée dans la poche de Stany Mannaert (Philéas Fogg) ou perchée sur l’épaule de Christophe Herrada (Passepartout).
Eléonore Meeùs, Ana Rodriguez et David Leclercq complètent la distribution.
Ce spectacle facilement modulable et donc aisément transportable a un joli impact auprès des jeunes.
Il leur permet de découvrir, loin de la littérature manga, un auteur qui continue à fasciner par ses mondes étranges, ses personnages attachants et ses machines extraordinaires.
Il leur offre aussi l’occasion, de manière simple et imagée, d’aborder le théâtre autrement.
De partir à la découverte d’un univers fait d’âmes et d’imagination, de chaleur humaine et de créativité, et pas uniquement de carton-pâte.
Un spectacle rafraîchissant pour enfants de 7 à 99 ans.
Muriel Hublet |