Je ne dis pas je t’aime … Sofie Kokaj nous offre une vision très personnelle de l’amour.
Détricoté, étiré, torsadé, elle le passe à la moulinette de la vie pour nous proposer un spectacle déroutant, tout à la fois séduisant et irritant.
Difficile de trouver un véritable fil conducteur à cette série de saynètes qui pourtant interpellent dans cette présentation des multiples facettes de ce sentiment.
De la peur de l’avouer au besoin de le ressentir, du besoin vital de le découvrir dans le regard des autres au suicide solitaire d’un cœur en peine, d’une émotion ravalée au rang de rapports sexuels désordonnés à l’usure provoquée par le temps, This is not a love song est une peinture pointilliste ou néo-impressionniste dont nous ne percevons jamais qu’un petit coin à la fois.
Les esprits ouverts se laisseront emporter par la valse des images et des perceptions plus impressives que bien précises.
Ce manque de vue d’ensemble se révélera dérangeant, voir agaçant pour les plus cartésiens.
En effet, chaque scène prise séparément est souvent évocatrice, innovante ou originale, mais l’absence de raccords perceptibles et de finalités perturbe toute appréciation globale.
Derrière l’excellente interprétation de ses comédiens, This is not a love song est une sorte d’OVNI théâtral, qui même s’il ne manque pas de charme, sera diversement apprécié.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 11-12-2008
Théâtre de la Balsamine
Présentation du spectacle :
Résumé :
C’est un film. Un film d’amour et de drogue. D’un autre temps. Où l’on croyait encore aux héros et aux héroïnes. Où l’on avait dit qu’on changerait le monde. C’est une histoire intime. à la limite de l’obscène. Où l’on pleure et gémit des je t’aime. C’est un défilé d’êtres proches et merveilleux. Un monde quasi autarcique. Une bande douce-amère, mi groupe de rock mi gang de rue. Ce sont nos ritournelles favorites dans un transistor mélancolique. Ce sont des syncopes, des ellipses. Un vague revival d’on ne sait plus très bien quoi. C’est une géographie du présent. Une amnésie complète. C’est un opéra post punk. C’est l’histoire d’une fiction amoureuse qui se joue dans la cruauté de l’instant.
L'affiche :
de Sofie Kokaj
Avec : Julien Jaillot, Nicolas Luçon, Pierre Mégos, Florence Minder, Vincent Minne, Armel Roussel, Sophie Sénécaut, Anisia Uzeyman.