Dans une villa décrépie, isolée de tout, battue par les vents et les tempêtes, une Dame ne cesse d’invectiver et de rabaisser son domestique et homme à tout faire.
Très vite, on perçoit la familiarité d’une longue cohabitation et surtout les nombreuses fêlures et blessures que tous deux cachent.
Chaque jour, ils tentent de meubler artificiellement, par la routine principalement, un quotidien désert et bancal.
Sans pathos, mais avec un solide humour grinçant, Yves Garnier, l’auteur, dépeint le gris de deux existences et le néant du désespoir.
Son texte évolue un peu au rythme d’un roman policier.
On part d’un aperçu global et petit à petit les choses se précisent.
Une bribe à la fois, nous en apprendrons plus sur cette femme qui tente de paraître bien-née alors qu’elle n’est qu’une chanteuse de bas étage voire pire.
Amoureuse de l’ombre d’un amant de passage, elle a axé toute sa vie sur l’improbable amour d’une nuit et refuse encore tant d’années après de reprendre pied dans la réalité.
Agressive, hargneuse, revancharde, acide, acariâtre, elle attaque bille en tête le pauvre valet à chaque fois qu’elle se sent mise en porte-à-faux ou qu’elle pourrait amorcer l’ébauche d’une remise en question.
Lui, d’une implacabilité policée, semble rester de marbre et bien peu affecté par les diatribes de sa virago de patronne.
À tel point, que l’on comprend difficilement l’attachement que ce dernier lui porte.
Jusqu’aux dernières minutes, Yves Garnier nous maintient dans le doute.
Oscar Dubru a opté pour une mise en scène assez sobre qui fait parfaitement ressortir le petit côté rebelle et frondeur du valet Gork (Robert Dubois) et les errements belliqueux de sa maîtresse (Jacqueline Preseau).
La prestation sans failles de Robert Dubois, sans cesse en équilibre entre servilité et causticité, acquiescement et rébellion, séduit d’autant qu’il reste en permanence d’un inébranlable flegme digne des meilleurs majordomes anglais.
Jacqueline Préseau se glisse à merveille dans la personnalité de cette névrosée solitaire, bourrue et querelleuse.
Qui est qui ?
Qui manipule l’autre ?
Qui va sortir vainqueur de ce huis clos ?
Je vous invite à trouver vous-mêmes les réponses au Théâtre de la Flûte Enchantée.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 07-10-2011
Théâtre de la Flûte Enchantée
Présentation du spectacle :
Résumé : Une situation où l'humour tient une place prépondérante.
Il s'agit d'une comédie grinçante.
Dans une villa décrépie, isolée de tout, battue par les vents et les tempêtes, une Dame ne cesse d’invectiver et de rabaisser son domestique et homme à tout faire.
Une situation où l'humour tient une place prépondérante.
