Palace ou Ça, c'est palace est, à l’origine, une série télévisée française humoristique, créée en 1988.
Tout se passe, vous l’aurez deviné sans peine dans un grand hôtel, le style cinq étoiles et plus réservé aux gens plutôt nantis.
Devenue quasi objet de culte en France, elle est régulièrement rediffusée sur les chaînes accessibles via satellite.
À l’instar d’autres textes de Jean-Michel Ribes, il n’y a pas vraiment de scénario dans Palace, il s’agit d’instantanés de vie, d’un ensemble de courtes saynètes piquantes, décalées et loufoques.
C’est donc à un véritable monument que Daniel Hanssens et toute sa troupe s’attaquent et doivent affronter trois énormes challenges.
Choisir sketches et gags dans une manne débordante d’absurdités, d’instants poétiques et de perles comiques est loin d’être une évidence.
Garder les personnages emblématiques et les moments cultissimes pour séduire les aficionados de la série, mais réussir à plaire aux spectateurs qui découvriront ainsi pour la première fois cet univers baroque n’a pas dû être une sinécure.
Installer un rythme et une dynamique en live, alors que la caméra et la pellicule permettent montages, coupures, gros plans et autres artifices pour créer un flot continu de foisonnants délires délicieusement provocateurs, sera un exercice périlleux.
Pour mener à bien un pareil travail, il s’est entouré d’une belle brochette de talents et d’inconditionnels de Ça, c'est palace. Victor Scheffer, Pascal Racan, Daniel Hanssens, Rosalia Cuevas, Valérie Marchant, Laure Godisiabois, Benoît Pauwels et Michel Poncelet se donnent la réplique, accompagnés pour les intermèdes musicaux et la figuration par huit danseurs (chorégraphie d’Antoine Guillaume). Les costumes de Thibaut De Coster et le décor de Francesco Deleo, respectueux des images de la série, sont nimbés par les éclairages de Laurent Kaye.
Rien n’a été laissé au hasard pour créer un spectacle de fin d’année rafraîchissant pétillant et piquant.
Le fidèle public de La Comédie de Bruxelles et auparavant d’Argan 42, habitué aux comédies plus consensuelles risque d’être un peu dérouté par Palace.
En poussant le tourniquet de ce grand hôtel un peu particulier, en visionnant les extraits vidéo du spectacle, il s’attend à du strass et des paillettes.
Mais Palace n’est pas une comédie musicale ni une revue humoristico-politique, juste une série de gags courts qui exploitent le surréalisme et l’absurde de certains comportements.
Palace critique l’élitisme de certains nantis, mais égratigne aussi au passage nos attitudes par trop snobinardes.
Depuis 88, nos mœurs et notre humour se sont quelque peu modifiés.
Si on s’amuse de certains gags cocasses, si l’on rit de certaines répliques, si l’on pouffe devant certaines situations drolatiques, s’il est impossible de nier l’investissement de Daniel Hanssens et de son équipe, on reste un tantinet mitigé.
Cependant, jeter le bébé avec l'eau du bain serait très malhonnête.
Le travail effectué est digne d’éloges et la troupe se donne à fond dans une grande complicité.
Palace est une occasion de découvrir (ou de renouer) avec l’univers de Jean-Michel Ribes.
Que les déçus visionnent des extraits des émissions Ça, c'est palace. Ils pourront ainsi mieux apprécier, même avec retard, le travail de l’équipe de la Comédie de Bruxelleset découvrir une série télévisée qui reste encore aujourd’hui une référence et une source d’inspiration.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 02-12-2011
Comédie de Bruxelles
Présentation du spectacle :
Résumé :
Ceux qui sont en âge de s’en souvenir
n’auront pas oublié l’apparition sur les petits
écrans français de la série atypique «Ça
c’est Palace», à la fin des années 1980.
L'affiche :
Une comédie de Jean-Michel Ribes
Avec Pascal Racan, Daniel Hanssens, Rosalia Cuevas, Valérie Marchant, Laure Godisiabois... DISTRIBUTION EN COURS