Sur une plage, un homme solitaire peine à donner un sens à sa vie.
Ritmix, le Roi du Mix, sorte d’enfant trop vite grandi, un peu gauche et naïf, attendrissant et attachant, cherche sa place parmi un monde qui semble tourner fou.
Peut-être ses rêves sauront-ils lui apporter force et sagesse ?
Il va y rencontrer Il Maestro, sorte de dernier gardien d’un sanctuaire dorénavant déserté, celui de l’équilibre brisé.
Jadis un immense métronome donnait le tempo, réglait les rythmes, maintenait l’harmonie entre les Etres, désormais tout n’est plus que querelles, disputes et autres cacophonies.
Les ‘Philarmonics’ et les ‘Excentrics’ s’opposent à grands coups de rythmiques.
Deux orchestres live égrènent leurs notes classiques ou modernes, les voix entonnent rap ou opéra, ska ou bel canto, dans des duels endiablés, chacun revendiquant sa liberté de chanter et déniant tout droit de faire de même à l’autre.
L’arrivée de Ritmix, élément neutre, devient une forme d’enjeu dans cette joute musicale. Chaque clan va essayer de le lui enseigner les finesses de The Voice, l’Art de la Voix, de bien chanter.
Mais ces Capulet et Montaigu de la partition apprendront-ils à écouter leur cœur, à le laisser parler ?
Peu de paroles, que des chansons, que des mélodies, des danses et de la musique, un vrai brassage de styles, qui vont du lyrique à la variété en passant par le hip-hop (avec la présence sur scène de B.flow) ou le jazz, viennent titiller vos oreilles comme des petites notes connues, des refrains entraînants que l’on se surprend à fredonner encore longtemps après le spectacle.
Sur scène dix-neuf comédiens et danseurs dont Moïse Fussen (Ritmix, également interprète dans Jesus Christ Superstar, Mana, etc.), François Langlois (Il Maestro, déjà apprécié dans L’auberge du cheval blanc), Léonor Bailleul (Mi, découverte en chanteuse dans La folle de Chaillot), Do (Oliver Ghnassia, The Voice saison1) ou Nancy Philippot (Nina, qui a entre autres joué dans L'écume des jours), ajoutons-y deux orchestres live et nous obtenons une création 100 % belge, énergique, pétillante, survitaminée.
Nous respecterons le souhait de Didier Hodiamont et des organisateurs, pas de photos et pas trop de détails, pour préserver la surprise à chacun.
Force est de reconnaître que côté organisation … chapeau bas, pour un coup d’essai, je n’ai rien trouvé à redire, la seule chose non maîtrisée était la fraîcheur de la météo, mais là … Je crois que j’exagère un peu.
Côté spectacle, les réglages sonores pêchent encore de-ci de-là, mais rien d’insurmontable ni de totalement perturbant pour le spectateur, la générosité des comédiens, leur chaleur, leur dynamisme contagieux compensent allègrement ces petits inconvénients.
Le piano, faut-il vraiment en parler ? Seuls les tout premiers à avoir suivi l’aventure l’ont imaginé. Les autres ont l’esprit neuf et accueilleront avec énormément d’enthousiasme cet opéra rock audacieux, généreux et ces jeunes artistes talentueux et avides de partager avec le public nonante minutes de bonheur.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 22-09-2012
Piano Plage
Présentation du spectacle :
Résumé :
"Piano-Plage" ou la rencontre improbable entre un homme solitaire incarnant le rythme, en mal de sens à donner à sa vie, et un Piano-Géant s'échouant sur une plage, sagesse du monde, gardien de l'harmonie entre les Êtres, la Nature et la Musique, qui a perdu son tempo et son âme au cours des dérèglements climatiques. L'association de la jeunesse et de la sagesse va réécrire notre avenir.