Black Comedy est un imbroglio qui se joue du visuel.
Dans une forte obscurité, vous distinguez Bradley Miller (Denis Carpentier) et son amie Carol (Anna Cervinka). Ils se préparent à une soirée mémorable.
Ils ont attendent le père de cette dernière (impeccable Pascal Racan, strict et rigide comme le militaire qu’il incarne) et un mécène allemand (Benoît Pauwels) intéressé par le travailleur de sculpteur de Bradley.
Pour faire bonne impression, du mobilier a été emprunté (sans autorisation naturellement) à un voisin, providentiellement absent pour le week-end.
Jusque-là, mis à part un jeu dans la pénombre, rien de bien tordant, ni même de vraiment amusant, seul le comportement un peu immoral des jeunes gens peut prêter à rires.
Tout à coup, la scène s’éclaire. Bradley et Carol paniquent, se cognent partout.
Les fusibles ont sauté.
Au secours !
Où sont les allumettes, les bougies ?
La pleine lumière pour le public signifie le black-out pour Bradley, Carol et tout le petit monde qui va envahir le studio et perturber les plans du couple.
Toute la saveur de Black Comedy repose sur cette ‘obscurité’ mêlée aux tentatives de Denis Carpentier pour se sortir de ce sac d'embrouilles.
Pour le metteur en scène Claude Enuset, le principal challenge est de faire se déplacer les acteurs ‘comme s’ils étaient aveugles’.
Marcher à tâtons, se cogner dans un mur, s’entortiller les pieds dans le fil téléphonique, trébucher sur un guéridon, peloter la bigote voisine (Catherine Claeys) et surtout déménager discrètement chaises, sofa et autres emprunts indélicats, requiert un fameux travail de précision (doublé d’un solide investissement physique) qui ne permet aucun écart dans les gestes ou les déplacements.
Plus qu’un simple vaudeville avec ses portes qui claquent, c’est un ballet fou, quasi millimétré, mais kitschissime et au trait joyeusement exagéré qui nous est proposé.
L’électricien (épatant Michel Hinderyckx), l’ex-compagne (lumineuse Laure Godisiabois) ou le voisin et antiquaire (savoureux Victor Scheffer) prennent ainsi un véritable relief comique et ajoute une jolie dimension cocasse et jubilatoire.
Bradley Miller (un Denis Carpentier survolté) vit peut-être un authentique désastre, mais difficile de se retenir de rire devant les catastrophes qui s’accumulent et ses tentatives maladroites pour tirer son épingle du jeu.
Bouffonnerie clownesque, Black Comedy atteint parfaitement son but, distraire largement en cette période de réjouissances festives.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 06-12-2013
Comédie de Bruxelles
Présentation du spectacle :
Résumé : Une pure merveille d’audace et de drôlerie !
Une formidable trouvaille qui inverse le concept de lumière sur le plateau et provoque les quiproquos les plus fous !
L'affiche :
De Peter Shaffer
Avec Pascal Racan, Laure Godisiabois, Michel Hinderyckx, Victor Scheffer, Denis Carpentier, Anna Cervinka, Benoit Pauwels et Catherine Claeys
Black Comedy est un imbroglio qui se joue du visuel.
Une pure merveille d’audace et de drôlerie ! 
