Notre critique de On n’est pas là pour… Démaquiller les coccinelles!
Avec sa silhouette rebondie, son pantalon retenu sous le ventre par des bretelles, Raymond Devos, le jongleur de mots, a gardé une petite place toute particulière dans le cercle fermé des grands humoristes.
Maître de l'absurde et du comique de situation, il se jouait en gourmand malicieux et en gourmet délicat de la langue française qu’il détricotait et retissait à l’envie.
Voir s’annoncer sur un programme ‘Textes : Raymond Devos’ laisse donc, de prime abord, dubitatif.
Sur un plateau divisé en deux zones, celle d’Eureka (Isabelle De Hertogh) et ses nombreux magasines et le coin bricolage d’Archimède (Jean-Louis Danvoye), ce drôle de couple nous proposent des instantanés d’une vie joyeusement déjantée et pleine de tendresse.
Entre les mots de Devos, le jeu et surtout les mimes des deux comédiens, c’est un monde onirique, plein de poésie qui s’ouvre devant nous.
Gestuelle précise du mime, simples mimiques, accessoires originaux et modifiables à l’envi, la mise en scène d’Emmanuel Guillaume joue clairement la carte du visuel.
Quasi impossible à résumer, On n’est pas là pour… démaquiller les coccinelles est une bouffée d’air frais, de tendre innocence.
Jean-Louis Danvoye et Isabelle De Hertogh se sont créé un univers dans lequel les mots de Devos se glissent à merveille.
Caen, A tort ou à raison, Le savoir choir, sont quelques-uns des sketches que l’on retrouvera avec plaisir, habilement mélangés à des citations ou autres clins d’œil astucieux.
Quand originalité, fraîcheur et inventivité se donnent rendez-vous, on ne peut que se laisser séduire.
Pour nous c’est fait, à votre tour de découvrir ce duo fantaisiste et fantastique.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 10-08-2014
Festival Royal de Théâtre de Spa
Présentation du spectacle :
Résumé :
Sous un ciel joyeusement vidé de ses deltaplanes, un conte, une nouvelle, une symphonie à trois cordes, en dix-sept mouvements et cent tableaux, avec un escargot, deux coccinelles et six pattes, où les cinq sens sont mis sens dessus dessous.
L'affiche :
Création et interprétation : Jean-Louis Danvoye et Isabelle De Hertogh