Ah si j’étais riche …
Le rêve de beaucoup d’entre nous.
Sans Lotto, sans Euro Millions, vous pouvez découvrir une étincelante pépite… Un violon sur le toit.
Nous sommes au tout début du XXe siècle, dans une communauté juive dans une petite ville russe, habitée par de truculents personnages : l’entremetteuse, le rabbin, le boucher, le tailleur, etc.
Tevye, modeste laitier, tente d’y faire vivre, avec ses pauvres moyens, sa femme, la bougonne Golde, et ses trois filles, Tzeitel, Hodel et Chava.
Empreint des traditions, juif profondément croyant, même s’il maîtrise mal les textes religieux, il porte sur la vie un regard ironique et réaliste.
La superbe scénographie de Mohamed Yamani, toute en éléments de bois amovibles, et l’utilisation d’un plafond réfléchissant permet de recréer à la fois les lieux et l’impression d’enfermement, de repli sur lui-même, d’un univers isolé du monde et de ses cruautés.
Emmanuel Dell'Erba adapte en français le livret original.
Il manie habilement la verve frondeuse et l’émotion.
Sa mise en scène efficace tire avantageusement parti du double visuel : le devant du plateau et l’intérieur des maisons ou du quartier.
Il insuffle vie et un solide dynamisme aux personnages pittoresques qui tout au long des saynètes savoureuses, toutes empreintes d’humour juif, vivent avec beaucoup d’humanité moments de bonheur et brimades.
Les chorégraphies de Johan Nus, sur la direction musicale live de Patrick Leterme, ajoutent à l’ensemble une touche énergie (avec une mention toute spéciale à la danse des bouteilles ou au rêve de Tevye).
Dernier élément et non des moindres : les voix.
Soutenues par l’orchestre ou par les sons tristes et poignants du violon de Paul Serri (présent parmi les acteurs), elles forment des chœurs tout en justesse et en harmonie voire en tout en fraîcheur comme celui des trois sœurs (France Renard, Sarah Manesse, Marina Pangos). Côté solo, impossible de ne pas souligner l’impeccable prestation de Chris De Moor (Tevye).
Nul besoin d’en dévoiler plus, cette tragi-comédie musicale vous séduira bien mieux que tous les mots que l’on pourrait écrire pour décrire ce formidable pari, cette agréable parenthèse, ce superbe spectacle.
Décidément, la Belgique recèle bien des talents trop méconnus.
On ne peut simplement que déplorer, une fois de plus, que tant de travail et de professionnalisme ne soient que sous-exploités ou manquent franchement de possibilités de s’exprimer.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 18-12-2014
Palais des Beaux-Arts
Présentation du spectacle :
Résumé :
Au moment de marier ses filles, le brave laitier Tevye ne s’attendait pas à voir sa foi et sa
tolérance mises à si rude épreuve ! Nous sommes à Anatevka, petite communauté juive du coeur
de la Russie, au début du 20ème siècle. Ici, le poids des traditions se fait lourdement sentir et
chacun assume son rôle avec une certaine bonhommie. Mais les pogroms grondent au loin.
L'affiche :
œuvre de Joseph Stein, Sheldon Harnick et Jerry Bock
Avec :
Teyve: Chris De Moor
Golde: Pati Helen Kent
Tzeitel: France Renard
Hodel: Sarah Manesse
Chava: Marina Pangos
Motel: Joseph-Emmanuel Biscardi
Perchik: Anthony Scott
Fyedka / Danseur: Jérémy Legrand
Lazar: Jacques Calatayud
Grand-mère Tzeitel / Mère Motel /
Ensemble: Marie Catherine Baclin
Yente / Grand-mère Tzeitel : Anouk
Ganzevoort
Fruma Sarah / Ensemble : Aurélie Castin
Rabbin : Joël Minet
Fils du rabbin (Mendel) : Jean-Charles
Gosseries
Aubergiste / Libraire / Commissaire:
Jean-Luc Baron
Violoniste : Paul Serri
Danseurs / Ensemble : Mickael Gadea,
Shamiah Muntz, Xavier Goncalves,
Jonathan Gimbord
Mise en scène conjointe
Patrick Leterme - direction musicale
Emmanuel Dell’Erba - direction d’acteurs
Johan Nus – chorégraphie