Notre critique de Johan Padan à la découverte des Amériques
Sur le dos d’un petit cochon
Pour fêter ses cinquante ans de scène, Jean-Claude Frison reprend le rôle de Johan Padan et nous offre ainsi un feu d’artifice théâtral.
Ce seul en scène, écrit par Dario Fo, embarque un petit magouilleur vénitien sur les routes des Indes aux côtés de Christophe Colomb.
D’aventure en aventure, il va découvrir les Indios d’outre-Atlantique et les effets de la colonisation.
L’auteur, Prix Nobel de Littérature en 1997, dénonce avec une plume tendrement acide et très imagée le sort réservé aux tribus indiennes.
Johan Padan, homme du peuple, au franc-parler coloré, roublard et un peu couard, narre son voyage initiatique et mouvementé.
Rescapé de la noyade grâce à un pourceau, recueilli par des cannibales, il sera avec beaucoup de truculence, guérisseur, dindon, météorologiste, sauveur, mentor …
Dans une mise en scène de Toni Cecchinato, sans décor, avec un pupitre sur lequel est posé le livre illustré par Dario Fo lui-même, dessins projetés en arrière-fond, Jean-Claude Frison passe, avec brio, d’un personnage à l’autre.
Il s’y glisse avec aisance confondante, ironie corrosive et une exagération savoureuse.
Mimiques, gestes, regards, mimes, bruitages, voix …
Qu’il joue des castagnettes, décrive un dindon (autruche qui a attrapé la lèpre), revisite le serpent d’Adam et Ève ou dompte un cheval ‘à la bergamasque’, Jean-Claude Frison séduit, étincelle, amuse et s’amuse dans ce rôle hilarant qui lui permet de laisser éclater sa générosité, son humour pétillant et son grand talent.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 09-01-2015
Poème 2
Présentation du spectacle :
Résumé :
Au 15ème siècle, alors que l’Inquisition fait la chasse aux sorcières, Johan Padan, petit brigand vénitien qui fut l’amant de l’une d’elles, se hâte de quitter Venise. Il se trouve embarqué, un peu malgré lui, sur un des bateaux de la flotte de Christophe Colomb qui fait voile vers les Indes.