Cette pièce est fabuleuse et si pleine de notre époque : "Quels temps nous vivons !" Comment se défaire des monstruosités du crime, des turpitudes en tout genre, de la violence, comment interrompre le scénario de l'horreur et renouer avec le bien, le pardon et la compassion ? Tâche herculéenne mais à laquelle s’attèle Lucrèce armée de son sentiment maternel absolu, si beau qu’il balaie tous ses infamies passées. Mais elle est prisonnière des hommes et renvoyée sans ménagements dans le cercle vicieux perfide et sans pitié du monde pourrissant. A force d’essayer… tâche et espoirs hugoliens. Notre époque est dans les costumes totalement actuels, la chorégraphie quasi West Side Story. Le rideau en trois dimensions, se meut sans cesse entre les scènes, façon Edgar Poe, comme si aucun repère n’existait ni dans notre monde ni dans celui appartenant à l’histoire. Bloc de marbre dur sur lequel se reflètent les ombres des personnages, et l’ombre de l’espoir qu’enfin cela change ! Triangularité tranchante du destin qui nous enchaîne, et l’actrice qui se dérobe jusqu’au dernier coup fatal. Cette pièce est pure dynamique, passion et tragédie. Le triangle Lucrèce, Alphonso , Gennaro, un magnifique abîme de malédiction.
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