L’œil s’ouvre sur un double monde : celui, suranné d’une magnifique librairie anglaise peu éclairée, aux livres d’occasion reliés cuir, vélin et tranches dorées…( parfois des trois côtés!), et celui, à la limite du ‘pauvre’, d’un minuscule appartement dans un immeuble Newyorkais brown bricks dont on imagine les sorties de secours en métal rouillé. De chaque côté de L’Atlantique, les deux personnages se livrent grâce aux livres. Sentiments en filigrane, faits de pudeur et d’humour. Et les machines à écrire des deux correspondants crépitent à propos de l’amour de la littérature et des livres rares. «... J'adore les livres d'occasion qui s'ouvrent d'eux-mêmes à la page que leur précédent propriétaire lisait le plus souvent.» Filiations? Repères…Découvertes.Le sentiment du beau et du rare.
Les échanges épistolaires durent 20 ans, L’américaine rêve du vieux continent et des saveurs britanniques tout en envoyant des colis alimentaires pour aider à survivre malgré le rationnement. Gestes gratuits, étonnants, l’amour de la littérature s’incarne dans l’amour du prochain : le libraire londonien, ses collègues, sa femme, une voisine, ...Les non-dits sont des pépites de joies intimes. L’écriture et la lecture se font alchimie du bonheur, puis la lumière s’éteint. Il nous reste la fine intelligence en cadeau serti dans un theâtre en forme de bonbonnière.
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