Le Voyage de Monsieur Perrichon
Agé d’une cinquantaine d’années, fortune faite, Monsieur Perrichon a pris sa retraite de carrossier.
Avec l’intention bien nette d’enfin profiter de la vie, il décide d’emmener sa femme Caroline et sa fille Henriette dans les Alpes.
Ce voyage de délassement va être perturbé par Armand et Daniel.
Amoureux de la jeune demoiselle, ils se joignent, comme par hasard, à la petite famille pour essayer de se glisser dans les bonnes grâces du père.
Si les deux hommes se respectent et luttent loyalement, tous les coups sont quand même permis pour séduire la belle et son père.
Écrit en 1860, Le Voyage de monsieur Perrichon n’a pas pris une ride.
Eugène Labiche y croque vertement la bourgeoisie de son époque et épingle son snobisme, son arrivisme et son étroitesse d’esprit, trois qualités qui aujourd’hui encore pullulent dans toutes les classes sociales.
Sa plume caustique en profite pour souligner l’ingratitude et la vanité humaine.
Ainsi son Mr Perrichon va prendre en grippe Armand (Quentin Minon) qui vient de le sauver d’une chute mortelle pour s’attacher à Daniel (Julien Vargas) qui, le flattant et le manipulant sans vergogne, fait croire qu’il doit la vie à l’héroïsme de Perrichon.
Ridicule, imbu de soi-même, et naïf, le personnage, campé avec truculence par Stéphane Stubbé, n’en est pas moins attachant et attendrissant.
On se régale joyeusement des péripéties que vont provoquer son caractère veule et grotesque et des artifices cocasses déployés par les deux soupirants.
Dans le rôle discret de son épouse, Laurence Warin impose néanmoins son talent comique, Nicolas Ossowski interprète lui savoureusement le fringuant et rigide militaire. Nicolas Janssens, Julia Le Faou et Bernard Sens complètent agréablement cette distribution.
Dans une mise en scène de facture classique, Cécile Van Snick emmène sa petite troupe tambour battant dans une plaisante comédie entrecoupée d’intermèdes musicaux.
Un vaudeville sympathique, des caractères bien typés, solidement défendus par une belle brochette d’acteurs, voilà de quoi passer une chouette soirée de détente.
Spectacle vu le 21-11-2015
Lieu :
Atelier Théâtre Jean Vilar
Une critique signée
Muriel Hublet
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