A la recherche du sens de la vie perdue
Le titre en lui-même est déjà prometteur et interrogateur.
Va-t-on recevoir une mystique et bienvenue révélation, va-t-on ressortir de l’Atelier 210 transcendé ou illuminé ?
Illuminés à coup sûr !
Arnaud Crèvecoeur, Joséphine de Renesse, Fanny Hanciaux, Marie-Noëlle Hébrant, Maud Lefebvre, Valéry Massion, Laetitia Salsano, Sébastien Schmit et Marc Weiss, les 9 comédiens sur scène et les créateurs de cet ensemble de sketches le sont un peu.
Ils vous entraînent dans un monde déjanté, mais pas vraiment.
Chaque scène part d’un fait bien réel,  presque anodin et dérape soudainement. 
La réalité vacille et sombre dans le burlesque.

Une femme enceinte va à l’administration communale pour un renouvellement de carte d’identité.  Banal ?  Sauf si les employées sont perverses, vous enferment dans des règlements tellement tarabiscotés qu’il devient impossible de sortir de l’Hôtel de Ville.
Aller chez son concessionnaire automobile pour signaler une ampoule de clignoteur défectueuse, anodin non ?  Pas vraiment.
Une femme veut déclarer le meurtre de son mari à la police. Elle tombe dans le psychodrame de ces êtres en costumes bleus traumatisés par la vie.
Aller dans un service d’urgence peut réveiller de très vieilles blessures.

Au fond de la scène, les artistes tout à tour enchaînent les morceaux musicaux aussi étranges que les instruments utilisés.  Ces ritournelles baroques et obsédantes accentuent l’impression d’être en absurdie.
Le Panach Club crée un monde décalé, manipule un humour noir corrosif pour dénoncer peut-être les dangers de la banalité quotidienne.
Sans chercher à choquer, sans vulgarité, les sketches font rire.
Jaune parfois, selon la sensibilité de chacun, mais rien ne laisse indifférent.

S’il n’y a pas de réponse à cette recherche du sens de la vie perdu, on ressort en tout cas de l’Atelier 210 illuminés par 95 minutes de délires et de rires.
Et si c’était cela la miraculeuse solution … Apprendre à rire ?

Spectacle vu le 13-12-2006
Lieu : Atelier 210
Une critique signée Muriel Hublet

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