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Les Fourberies de Scapin
Molière rime quasi toujours avec rires.
Cette fois encore la logique prévisible ne sera pas mise à mal.
Christine Delmotte met en scène d’une manière plus moderne cette farce ancienne.
Les costumes sont ainsi bien campés dans notre quotidien, avec quelques détails baroques qui rappellent l’époque de Mr Molière.  Une épée pour un, une cLes fourberies de Scapinollerette pour un autre, de superbes souliers rouges pour un troisième, soit des clins d’oeil faits pour titiller le public.
Le décor est lui aussi relativement intemporel et inclassable.  Une sorte de terrain vague, inhabité au sol recouvert de sable avec quelques broussailles et une cloison de bois bancale, un peu comme l’arrière de certaines de nos dunes.
Le parti pris volontaire et déclaré est de nous offrir un spectacle moins Commedia Del Arte et plus axé sur la psychologie manipulatrice et fourbe de Scapin.
Fini l’espèce de gnome sautillant et bondissant qu’on voit trop souvent.  Le rôle est joué par Pietro Pizzuti (48 ans) et les mots de Molière confirment ce choix, Scapin a déjà bien vécu et a une fameuse expérience qu’un jeune homme n’aurait su acquérir si vite.
Un choix qui se justifie donc sans problèmes d’autant que Pietro Pizzuti est excellent.
A ses côtés pas mal de noms connus : les deux pères Daniel Hanssens et Michel Hinderinckx (auquel il faut accorder une mention spéciale), les deux fils sLes fourberies de Scapinont Clément Manuel et Quentin Marteau, les demoiselles sont Jessica Gazon et Stéphanie Van Vyve, Tshilombo Imhotep est Silvestre et Ana Rodriguez est tout à la fois Nérine et une danseuse.

Danseuse oui, car le spectacle est émaillé de danses tsiganes.
Pour agréables qu’elles soient visuellement, elles n’ont pourtant aucune importance réelle dans le récit.  A la limite, elles permettent simplement aux comédiens de souffler et donc d’éviter un entracte.

Un autre parti pris qui dérange un peu est de faire de Hyacinthe une espèce de cruche godiche et nunuche.  Une option  un peu dérangeante dans l’esprit, mais Jessica Gazon insuffle un bon comique à son personnage et lui donne ainsi un relief tout à fait différent et finalement pas désagréable.

Ces Fourberies de Scapin sont moins classiques, moins académiques, mais elles font tout autant rire.
Et le principe au théâtre n’est-il pas de s’amuser et de se distraire.
Sans hésitation donc cette pièce est à recommander.  Personne en sortant du Théâtre de la Place des Martyrs ne s’écrira (comme Géronte) Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? tant il aura pris du plaisir à voir ou à revoir cette comédie truculente.

Spectacle vu le 20-04-2007
Lieu : Théâtre des Martyrs - Grande Salle

Une critique signée Muriel Hublet

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