Chronique d’un meurtre
Un thriller au théâtre, ce n’est pas chose fréquente et … finalement, c’est assez dommage que ce genre soit sous-exploité quand on voit le résultat de Chronique d’un meurtre.
Le spectacle, volontairement coupé en deux par un entracte, joue avec le suspense, manie les allusions, les sous-entendus et les rebondissements.
Difficile de résumer l’histoire sans en révéler les tenants et les aboutissants donc, pour une fois, il vous faudra pousser les portes de la salle, en confiance.
La première partie est comme une amorce, une présentation, une mise en condition.
Sorte d’instantanés d’une journée particulière, elle est la mise en place d’une situation qui se révélera totalement inattendue.
Si elle peut paraître un peu lente ou longue, il ne faut pourtant pas en perdre une miette tant les indices vous y seront volontairement, mais énigmatiquement encore distillés.
Et c’est très finement écrit par Richard Harris, car quand les lumières se rallument pour la première fois, le public se regarde interloqué, avec pour seul mot à la bouche : Je n’ai rien compris et toi ?
Une preuve de plus du machiavélisme de l’auteur bien servi par Muriel Audrey, qui en plus de signer la mise en scène, a rajouté de-ci de-là quelques faux indices pour mieux déstabiliser encore.
Entre circonstances, fausses preuves, manipulations, conséquences, les habituelles questions qui, comment, où et pourquoi prennent ici tout leur relief.
Difficile de vous parler des acteurs sans vous dévoiler une partie du mystère.
J’épinglerais juste Eric Décarpentrie, qui remplaçant de la dernière minute, a réussi l’exploit de nous servir un texte particulièrement difficile sans paraître hésiter et toujours dans le ton adéquat pour interpréter son personnage à facette.
Mais pour le reste … chut, surprise et bon policier à vous.
Spectacle vu le 16-05-2007
Lieu :
Théâtre de la Flûte Enchantée
Une critique signée
Muriel Hublet
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