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La princesse Maleine
Princesse MaleineUne superbe scénographie nous transporte dès la porte de la salle franchie vers les sombres forêts.
Dans une semi-clarté, des rondins de bois sont disposés au centre de la petite salle des voûtes pour accueillir le public.
Sur le pourtour, plus classiquement, quelques chaises et des estrades.
Entre les colonnes, pendent des points lumineux recouverts de feuillage pour imiter les arbres.
Un décor surprenant et féerique, qui séduit d’emblée.
Le propos de la pièce s’y prête parfaitement.
Princesse Maleine de Maurice Maeterlinck nous fait hésiter entre fantasmagorie shakespearienne et poésie.
Il manipule ses personnages comme autant de marionnettes : roi perfide, faible vieillard, jeune prince qui se révolte, concubine dictatrice et perverse, jeune princesse amoureuse et sacrifiée sur l’autel de l’ambition des uns et des faiblesses des autres.
Entre les nuits sombres et orageuses, les noirs présages, les ambiances lourdes et glauques, il nous parle de l’inévitable tragédie avec des mots qui frappent l’imaginaire.  La mort rôde, sans jamais être pesante ou accablante, bien qu’inéluctable elle se transforme en grâce, en espoir et en liberté retrouvée.
La mise en scène de Jasmina Douieb et le décor signé Xavier Rijs nous plongent tout à la fois au cœur de l’action, nous glissent entre les arbres, nous emmènent de donjon en clairière, d’une prison sordide à une autre, plus dorée, mais bien plus dangereuse.
Ils nous entraînent dans un voyage aux creux des mots, sur les vagues du rêve et de la suggestivité.Princesse  Maleine
Il est donc un peu triste que cette magie ne puisse opérer pour l’ensemble des spectateurs.
La longueur de la salle des voûtes se prête mal à ce théâtre d’ambiance.
Certains se trouvent un peu loin des artistes et ne peuvent donc apprécier le jeu ni même vraiment les apercevoir.
Certaines scènes se réduisent tristement à des silhouettes un peu floues et à des esquisses de visages imprécis.
Un énorme soin a été apporté aux détails des costumes (Anne Guilleray et Natacha Cadonici), aux maquillages (Joëlle Carpentier), aux jeux de lumière (Laurent Kaye) et aux accessoires. 
L’éloignement forcé prive une partie du public de l’occasion de tout apprécier.Princesse Maleine est pourtant un spectacle qui se doit d’être vu, mais il vaut donc mieux, pour le savourer pleinement se placer au centre de la salle.
Vous voilà averti, que la magie de Maeterlinck, si bien servi par toute cette troupe opère sur vous aussi.

Spectacle vu le 22-05-2007
Lieu : Théâtre Le Public - Voûtes

Une critique signée Muriel Hublet

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