A l'Ecole Rita
Un professeur de lettres bougon (Michel de Warzée), désabusé, à peine misogyne, particulièrement accro à la dive bouteille et sans aucune illusion sur les étudiants se retrouve face Rita (Stéphanie Moriau).
Issue des bas quartiers, avec un langage imagé et guère châtié, sans culture ou presque, la jeune femme veut apprendre.
Quoi me direz-vous. Tout, tout simplement et en toute modestie.
Elle veut être à même d’apprécier un opéra ou une pièce de théâtre plutôt que d’être cantonnée aux programmes de variétés dites populaires. Pouvoir regarder et comprendre Arte plutôt que d’être limitée à MTV.
A l’école Rita est tout à la fois une critique sociale qui égratigne allègrement le monde de l’éducation, mais aussi une superbe fable qui démontre qu’à force de volonté, de persévérance et de courage on peut y arriver.
On peut également considérer ces propos d’une manière plus sérieuse en parlant du droit et de l’accès à la culture et à l’information.
Plusieurs remarques pertinentes seront d’ailleurs faites sur le frein bien réel qui empêche une bonne partie d’entre nous d’y accéder.
Mais loin derrière ces préoccupations bien légitimes, s’il en est, A l’école Rita prête à rire et à sourire sans prise de tête.
On évoque la culture, les grands noms de la littérature, mais d’une manière plaisante, jamais sans bourrage de crâne ou étalage grandiloquent.
Le ton est léger, badin, mais sans concessions. Entre l’importance d’apprendre à tout âge et l’influence du choix que l’on fait, Willy Russell, l’auteur signe une pièce plaisante, drolatique, mais incisive.
En une série de tableaux, tous situés dans un bureau très académique, nous assisterons aux transformations de Michel de Warzée et Stéphanie Moriau.
Ils reprennent cette pièce pour notre plus grand plaisir.
Elle mérite d’être vue tant pour le propos que pour la qualité de leur jeu. Dans un dialogue percutant, qui n’hésite pas à manier l’argot ou la dialectique, ils vont à l’essentiel, mettant en évidence leurs dilemmes et préoccupations propres.
A voir et même à revoir tant le dialogue est truffé de jeux de mots dont certains probablement passeront inaperçus et méritent donc d’être découverts lors d’une seconde représentation.
Spectacle vu le 19-04-2007
Lieu :
Comédie Claude Volter
Une critique signée
Muriel Hublet
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