Le jeu de l'amour et du hasard
Le classique des classiques revu par Dominique Serron , cela donne une pièce innovante aux mots traditionnels qui plait à tous, même au public scolaire.
Une mise en scène originale vous fait découvrir Marivaux par les coulisses.
Nous assistons à une répétition, les comédiens passent du costume cravate à la livrée de valet devant nous.
Nous voyons naître sur les visages les sourires rouges de maquillage, les pas de danses s'essayer, les pages du livret se consulter.
Pendant quelques minutes au début, on est surpris et puis le charme prend le pas pour nous entraîner dans l'intrigue.
Connue, jouée et rejouée si souvent, elle prend ici une originalité, une note de fraîcheur et de modernisme.
Loin des décors lourds de l'époque, c'est sur une scène ouverte, sans coulisses, devant un mur blanc que tout se joue, sans accessoires ou presque à part quelques chaises, des miroirs de maquillage et une tringle à vêtements.
Dernière innovation et non des moindres, il y a 12 comédiens pour les six rôles à interpréter.
Chaque jour la pièce est donc différente, jouée par d'autres.
Le nombre de combinaisons d'acteur est de 64.
Si cela facilite la gestion des agendas, cela oblige chacun à se donner à fond, à se dépasser et évite de tomber dans une tranquille et confortable routine.
France Bastoen était Silvia,un peu trop speedée dans ses scènes d'énervement, en mangeant ainsi ses mots, elle paraissait certes très énervée mais peu compréhensible. Patrick Brüll était un Dorante superbe, tant par le jeu fin et agréable que par les regards amusés et les mimiques. Même quand le spot n'est pas sur lui, il donne l'air de vivre et de s'amuser.
Laure Voglaire était une Lisette pétillante et donnait la réplique à Toni D'Antonio un Arlequin attendrissant.
Luc Van Grunderbeek était le père qui manipule un peu tout le monde sur scène mais qui aussi semble si attentif à tous en coulisses.
Stéphane Fenocchi était Mario, le fils mais aussi le maître de musique.
Vous me direz, et à juste de titre qu'il n'y a pas de maître de musique dans cette pièce de Marivaux.
Mais la mise en scène de Dominique Serron crée des espaces de danse, sur des musiques connues, qui cadrent avec le moment et sont un prolongement des expressions.

Spectacle vu le 01-08-2006
Lieu : Théâtre Molière
Une critique signée Muriel Hublet

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