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Un rideau rouge, surmonté d’une tête de taureau.
Côté gauche un cintre avec des chorizos, sur le côté droit un drapeau belge.
Au centre de cet ensemble international, François Torres alias Le Grand Narrateur, vêtu comme un toréador, va épiloguer sur la Belgique, ses communautés antagonistes qui rivalisent de crocs-en-jambe et autres pinçons douloureux.
Il se présente en chevalier défenseur d’un état (de grâce) perdu.
Il va chasser par le rire et l’humour, tout ce qui bien plus qu’une drache nationale embrume notre ciel national plombé de noir.
Entre chansons et sketches, c’est tous nos défauts très belgo-belges qui vont défiler.
C’est qu’il a la langue bien pendue, ce catalan.
Son sens de l’observation est aussi affûté que la pointe de l’épée d’un Zorro justicier et défendeur de la veuve belge, de l’opprimé turc et de l’enfant polonais.

Au royaume des aveuglés, jeux de mots et calembours sont rois et tentent d’éclairer nos lanternes voilées par tant de obscurantisme obstructif.
Il dégaine plus vite que son ombre pour fustiger nos daltoniens défauts.

On épinglera ainsi:
L’oignon fait le stoemp ; Genval transformé en paradis fiscal ;l’enterrement minimaliste de la Belgique, financé par les régions ; la valse de la consommation ; les défauts de nos magasins bien connus ; la poésie sponsoring revue et corrigée en style verlan ; la drache nationale (pas la Stella l’autre) ; un reportage radiophonique copieusement arrosé (pas par la drache, mais bien par les alcooliques dérivés pas anonymes).

Les thèmes sont dans le désordre (comme le tiercé) et tous ne sont pas forcément gagnants.
Certains ont encore bien besoin d’un picotin d’avoine vitaminé (pas amphétaminé ! ) avant de se relancer dans la course pour gagner le Grand Prix de Belgique de l’Humour (récompensé par un waterzoi aux choux de Bruxelles, servi dans le restaurant Aux Armes de Charleroi).  D’autres passent haut l’encolure la ligne d’arrivée.  Mais tous sentent le travail, la recherche et l’enthousiasme.
Il ne leur manque quasi plus rien pour être drolatiques, caustiques et amusants en diable (rouge ?).

Spectacle vu le 26-01-2007
Lieu : Magic Land Théâtre

Une critique signée Muriel Hublet

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