Logo
Conversations après un enterrement
Comment aborder la mort d'un proche, lui dire les mots que l'on a pas eu le temps de prononcer et ceux que l'on a toujours tus, vivre avec les reproches qui ne franchiront plus jamais nos lèvres, supporter l'absence et les regrets d'un départ si proche, mais déjà si pesant.
Conversations après un enterrement , sorte de huis clos où chacun cache ses non-dits et se mure dans ses silences et son chagrin nous fait entrer dans l'intimité d'une famille.
Le voile se soulève doucement ou se déchire violemment sur les petits et les grands secrets.
© Anouk Schneider Entre les impératifs de la vie quotidienne comme la préparation du repas, chacun se livre, se cache et se dérobe.
Les façades si soigneusement entretenues se fissurent, se lézardent laissant apparaître derrière le comportement de bon aloi, les souffrances et rancoeurs.
Chacun en sortira transformé, grandi.
Cette pièce laisse une impression indéfinissable, un manque. On en ressort avec l'envie d'en savoir plus, de voir évoluer l'histoire d'amour naissante de Nathan et Elisa, l'éclosion d'Edith, une chrysalide si longtemps enfermée dans son cocon, de voir Alex quitter l'enfance et enfin vivre sa vie et non plus se contenter de vivoter par procuration et à contretemps.
Mais sans un jeu d'acteur de première qualité, nous ne serions pas interpellés de la même façon. Soulignons donc les prestations de Jacques Viala (Nathan), un peu rude et tendre, comme un gros nounours, de Sophie Lukasik (Elisa), fragile tige d'apparence, mais bien © Anouk Schneider décidée à lutter contre tous les vents pour son amour, de Maurice Aufair (Pierre), un tonton poète, philosophe et facétieux, sans oublier Nicole Colchat (Julienne), un peu perdue dans cette famille, empreinte de ses idées un peu rétros, naïve et simple, un peu le souffre-douleur tant elle a le souci de plaire et de bien faire, elle devient aussi involontairement le détonateur de bien des aveux et prises de conscience.

Spectacle vu le 01-01-2006
Lieu : Théâtre Le Public - Voûtes

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF