L’Imposteur
Au nom de Dieu …
Jean (Jean-Marie Pétiniot), cheveux longs et barbe de trois jours, terré au fond d’un bunker, ameute les médias et tente de vendre, très cher, une information d’une ampleur incroyable, mondiale, qui va bouleverser à jamais la face de l’humanité.
Il a la preuve, il veut la monnayer.
Les grands de ce monde lui envoient un ambassadeur en la personne d’Elias (Léonil Mc Cormick).
Ce dernier, très coincé dans une tenue stricte, qui fait penser à un clergyman, va user des pires stratagèmes pour faire faiblir Jean dans sa décision de tout révéler.
C’est que l’enjeu est de taille.
Plus qu’une nouvel
le, il s’agit d’une révélation qui changera à jamais la face du monde, qui ferait mourir bien des croyances, qui éteindrait bien des espoirs et chamboulerait toutes les notions de croyance et de morale.
Dans un huis clos assez intense, les deux hommes vont confronter leurs raisonnements, dans un jeu véritable jeu du chat et de la souris.
Qui est la proie, qui sera la victime ?
Pascal Vrebos signe une pièce insolite mélange de thriller et de comédie loufoque.
Il met dans la bouche de ses protagonistes les raisonnements les plus pointus et tortueux, mais aussi les pires bouffonneries.
Le mélange des deux coince malgré tout un petit peu.
Passer d’un moment de pure étude psychologique de l’âme humaine (fine, mais non rébarbative) à un intermède plutôt olé olé et replonger dans le machiavélisme insidieux surprend et en dérangera probablement plus d’un sur le fond.
Mais sur la forme, c’est le plaisir du théâtre qui sort vainqueur de cette dualité voulue par l’auteur.
Jean-Marie Pétiniot et Léonil Mc Cormick s’en donnent à cœur joie. Leur complicité de longue date se perçoit dans cette sorte de connivence qui unit les deux hommes et donne à leur jeu un piquant intéressant et savoureux.
Voir Léonil Mc Cormick jouer les tantes et Jean-Marie Pétiniot l’idéaliste révolté est un petit régal qui fait qu’on passe sur les vagabondages humoristiques du texte.
Spectacle vu le 11-10-2007
Lieu :
La Valette
Une critique signée
Muriel Hublet
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