La Revue 2009
La Revue 2009, un très bon cru bourgeois
Le Beaujolais nouveau déboule sur les étals en novembre.
Dès décembre, le retour de La revue signe le départ des fêtes de fin d’années.
Que nous réserve ce nouveau cru ?
Millésime ? Grand Cru ? Cru bourgeois ? Piquette ?

Passage quasi obligé de milliers de spectateurs (et parfois leur unique sortie théâtrale), cette caricature de l’année écoulée mélange sketches, chansons et chorégraphies.
La mouture 2009 se caractérise par un rythme trépidant, quelques plaisantes (et pertinentes) sorties contre nos politiciens, quelques acides et très justes considérations sur notre société ou sur les évènements qui ont marqué les esprits, entre lesquels naturellement s’intercalent les intermèdes musicaux.
Ceux-ci, sauf les numéros d’ouverture et les finals, aux jolis visuels, paraissent trop modernes dans le choix des mélodies.

L’applaudimètre public ne s’y trompe d’ailleurs pas.
Nos politiques devraient en prendre de la graine (de sagesse).
Fortis et ses coupons, la crise, les hésitations d’Yves Leterme (présenté comme Rain Man dans le corps des Frères Taloche), la problématique BHV et le spleen des francophones de la périphérie récoltent le plus d’acclamations et semblent donc être vraiment au cœur des préoccupations des belges francophones.
Bernard Lefrancq recueille la palme tant avec son interprétation de notre premier ministre que dans un long et drolatique sketch qui revisite notre (désespérante et cocasse) situation politique.
Richard Ruben n’est pas en reste, nous offrant un Michel Daerden quasi aussi vrai que nature ou encore un Fabrice Lucchini, pointu à souhait, décryptant la culture belgo-belge.  Sur un ton plus profond, mais non moins comique, il se révèle idéal en imitateur d’un Jacques Brel qui tente de nous faire comprendre … Ces gens-là.
Il serait injuste de s’arrêter à ces deux pointures de l’humour, car finalement La Revue est surtout le travail d’une équipe, que l’on perçoit soudée et joyeusement délirante.
Côté féminin, Maria Del Rio est de retour en meneuse de revue, Angélique Leleux reste inamovible avec ses multiples voix et Laure Godisiabois petite nouvelle sur la scène des Galeries nous offre quelques jolis moments plaisants.
Côté messieurs, Marc De Roy (en Van Cau retraité ?) et Pierre Pigeolet (en Elio chanteur) se joignent au duo Lefrancq-Ruben.

La Revue 2009 se révèle donc comme un sympathique cru bourgeois, ironique à souhait, qui laisse en flotter un agréable parfum de bouffonnerie  et de pastiches.  Ses effluves nous distrairont, l’espace de presque trois heures, de la morose sinistrose qui nous plombe le moral depuis déjà quelques mois.

Spectacle vu le 13-12-2008
Lieu : Théâtre Royal des Galeries
Une critique signée Muriel Hublet

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