En blanc
Surprenante incursion dans la préparation d’un mariage, En Blanc, nous fait découvrir à rebours les premiers émois des tourtereaux, la joie parentale de voir leurs rejetons respectifs si bien casés, l’affairement des deux mères à concocter, préparer, organiser le mariage le plus In possible.
Mais il nous révèle aussi la fêlure … les fiancés ne sont pas d’accord sur leur avenir !
Mais la machine Cérémonie de Mariage est sur les rails, plus moyen de la stopper, quitte à faire du chantage au père mourant.
L’histoire paraîtrait presque banale s’il n’y avait sa mise en scène, ses décors, ses costumes, sa musique et ses chansons.
Le tout bascule ainsi dans une comédie musicale qui fleure bon les opérettes de jadis, l’ironie, l’humour, le côté kitch en plus.
Le texte de Cécile Cozzolino est fait de phrases courtes et laisse place à une belle palette gestuelle et foule de mimiques.
La mise en scène de Denis Mpunga se veut inventive et mélange agréablement le jeu, le chant, le mime et la pantomime.
L’un et l’autre ne seraient pourtant rien sans l’emballage audacieusement original, créatif en diable, de la scénographie et des costumes.
Nolwenn De Couesnonglen, qui signe seule ces deux domaines, réussit à surprendre agréablement dans les tenues de ligne classique et audacieusement excentriques dans les détails (faux cils immenses, étalage des cadeaux de mariage, crinolines à l’extérieur pour faire robe de gala, …).
Philippe Tasquin signe les musiques et a su imprimer au texte une vie propre et un ton décalé.
Les deux mères, Madiha Figuigui et Zahava Seewald ont des voix dignes de l’opéra bouffe.
Si parfois leur tessiture écrase un peu celles de leurs enfants (Régine Galle et Dan Barbenel), leur tenue en scène, leur rôle de mères très maman poules et le côté extravagant de leurs vêtements en font les piliers drolatiques de l’ensemble.
N’oublions pas cependant, silencieuse du début à la fin, Laura Lamouchi.
Faute de paroles, son visage fardé de blanc exprime à lui tout seul les interrogations et les attentions de cette passeuse de temps qui feuillette à rebours le grand livre de la vie par la magie des bruissements de l’eau.
Spectacle court (une heure) En blanc surprendra, mais risque d’en rebuter plus d’un, de prime abord, par son long monologue de départ et ses premières minutes bien peu révélatrices de la suite.
Mais très vite, dès l’apparition des deux futures belles-mères, la pièce prend son envol dans un mélange assez renversant d’opéra, d’opérette et de théâtre.
Un spectacle qui vaut la peine que l’on dépasse ses préjugés pour voir une fois autre chose et autrement.
Déjanté, bourré d’humour et de fantaisie, En blanc navigue avec habilité entre la bouffonnerie, l’extravagance et le cocasse.
Spectacle vu le 04-03-2008
Lieu :
Théâtre Varia Petite Salle
Une critique signée
Muriel Hublet
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