Sur les planches, quatre musiciens (miouzz) et trois comédiens (com), le point qui les relie dans l'adresse Internet (http://www.miouzz.com) est le Passeur, le relais entre le plateau et la salle.
Sorte de metteur en scène Éric Lefèvre sera le Monsieur Loyal de ce soir (rôle également incarné selon l’agenda par Jean-Claude Dubiez).

Doté d'une énergie en apparence inépuisable, il galope dans les escaliers, se faufile entre les sièges, esquive tous les obstacles (pieds, sacs à mains, parapluies et autre joyeusetés que public se fait un plaisir de laisser traîner dans les travées), à cherche d'un mot, d’une phrase ou d'un bout de texte et d'un style (tango, valse, jazz, blues, ...). L'association obligatoire des deux est le défi à relever par les miouzz.com. 45 secondes de caucus et c’est parti pour l'impro.

Chaque spectacle sera donc unique et dépendra pour beaucoup de la perversité imaginative des spectateurs.
Imposer en genre musical métal une citation de Molière Mon Dieu, que votre esprit est d'un étage bas est singulièrement mûri, vache et probablement soigneusement prévu et préparé par un fan à l’imagination débridée.
Proposer : le lion de Waterloo a les boules, Beerschot à Ramatuelle, la chevauchée du chevelu, ou encore se coucher tard …nuit s'avère particulièrement gratiné, cocasse et … fantaisiste.

Et pourtant, à chaque fois, la magie prend.
Musique et parole se mélangent avec danse, bruitages, mimiques et jeux de mots.
La suite est une question d'appréciation et de goût personnel.
L'ensemble est plus que plaisant avec quelques magistrales réussites comme pour ce soir, Olivier Leborgne en chanteur grec, Katia Mele en Mylène Farmer ou Nicolas Mispelaere en Jacques Martin présidant L’école des fans.

L'orchestre y est aussi pour beaucoup : Franck Heymans (clavier), Philippe De Meersman (Guitare), Michel Linthoudt (Batterie) et Fred Becker (Saxophone) excellent à improviser, jouer, fredonner et même chanter à l'occasion.

miouzz.com est donc un spectacle complet, musical et théâtral, interactif, débridé, frénétique,  trépidant, qui vous emplira les oreilles (et le cœur) de rires, de notes et d’une pointe de délire. 
Le public ne s'y trompe pas. 
Il apprécie.  Il suffit pour s’en convaincre (si cela est encore nécessaire après près de deux heures d’exhibition décoiffante) de compter les rappels, de regarder les pas de danse esquissés devant la scène ou de ressentir les vibrations du plancher, martelé en mesure par une kyrielle de pieds.

Spectacle vu le 24-06-2008
Lieu : Espace Delvaux
Une critique signée Muriel Hublet

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