Petite Leçon de Zérographie
Une leçon loin de mériter un  zéro pointé
Ce cours très particulier est distillé avec un humour bon enfant comme on l’aime.
Pas une once de méchanceté chez Jean Dufour, juste une manière très personnelle et satirique de tirer parti d’évènements du quotidien ou d’imaginer des situations invraisemblables pour en extraire effets comiques et phrases porteuses de rires.
Encore étiqueté presque nouveau, ses premiers vrais bravos datent de 2007 où il a reçu le Prix du Jury au Premier Festival d'humour de Remicourt.
Un passage par Festival du Rire de Bierges et une participation à la Tournée du Festival du Rire de Rochefort plus tard, il nous arrive avec un spectacle complet, un seul en scène de plus ou mois 70 minutes qui compte déjà 8 sketches.
Jean Dufour évite allègrement les critiques caustiques basées sur la politique et ses dérives (que beaucoup trop souvent nous rabâchent à foison) et les parodies de personnages célèbres.
Il n’use de cette facilité qu’une fois pour évoquer la sécurité routière et cela s’avère une technique qu’il maîtrise mal et qui ne le lui convient guère.
Surtout après avoir découvert le début de son spectacle et ses potentialités.
Seul sur scène, (presque) sans décor, (presque) sans accessoires, il présente ainsi une Public Academy poilante où c’est l’auditoire qui est jugé sur sa réactivité et sa qualité d’applaudissements par un jury plutôt typé.
Il déboule comme un pauvre hère révolté en mari d’une Martine ultraperformante (l’héroïne des histoires pour petites filles modèles imaginée par le duo Gilbert Delahaye et Marcel Marlier) qui a relégué son cher époux au rang de bon à rien négligé. Hilarant !
Sans oublier le titre-phare, la leçon de zérographie, une visite visuelle et historique d’un musée très particulier, inénarrable tant le délire est constant.
Si l’on peut considérer, au vu des prémices de sa carrière, qu’il n’est qu’un débutant (à 50 ans), son potentiel est là, bien perceptible.
Si tous ses dialogues et représentations ne font pas encore totalement mouche, de solides bases étayent pourtant déjà le travail de Jean Dufour.
Il doit simplement trouver ses marques, affiner sa personnalité de comique.
Deux choses qui ne viendront qu’à l’expérience et à force d’être sur scène.
On peut gager de ses progrès rapides sans guère risquer de se tromper.
Cette première vision est plus que prometteuse.
N’hésitez donc pas à aller le voir dès qu’il passe près de chez vous, vous ne vous ennuierez pas et découvrirez un humoriste en devenir.

Plaisir d’Offrir suivra sa carrière avec intérêt et nous ne manquerons pas de le revoir sur les planches à l’occasion pour vous tenir au courant de son cheminement et de ses succès.

Spectacle vu le 09-08-2008
Lieu : Studio d’art
Une critique signée Muriel Hublet

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