Piège pour un homme seul
Une comédie policière aux accents de théâtre de boulevard pourrait être le résumé de Piège pour un homme seul.
L’épouse de Daniel Corban (Marc De Roy) a disparu.
Éploré le jeune marié noie son chagrin dans le whisky et autres boissons du même acabit quand le curé du village (Bernard d'Oultremont) lui ramène son épouse (Cloé Xhaufflaire).
Aux cris de Mais ce n’est pas ma femme, l’infortuné jeune mari va tenter de convaincre le commissaire (David Leclercq) qu’il est victime d’une arnaque magistrale.
Les témoins se suivent (Cécile Florin, Bernard Lefrancq) et …
Qui ment ?
Le mari est-il un amnésique doublé d’un schizophrène ?
L’épouse est-elle une aventurière doublée d’une meurtrière.
L’abbé est-il un imposteur ?
Où est la vérité ?
Dans une suite d’imbroglios rocambolesques, les fils de l’intrigue vont se nouer, se tordre et se détendre au gré des interventions cocasses ou dramatiques.
Aléas des tournées, on déplorera simplement que la scène du Karreveld, laisse peu de place aux déplacements des comédiens, ce qui gâche un peu le naturel et le dynamisme que le metteur en scène (Bernard Lefrancq) a voulu insuffler au texte de Robert Thomas.
Heureusement, le talent de Marc De Roy (et son adresse à récupérer et à présenter le moindre inconvénient du plein air comme faisant partie intégrante du spectacle) compense cette impression parfois gênante et implique pleinement le spectateur dans l’action.
Jeune marié nerveux, frôlant la folie, il nous offre une composition incroyable, qui va d’un extrême à l’autre, de l’épave avinée et cocue au vindicatif incisif qui refuse d’être victime d’une machination.
Drolatique, voire excessif, le prêtre de Bernard d'Oultremont est décidément tout sauf catholique. Sa démarche et son port de tête lui donne un cachet cocasse en diable.
Bernard Lefrancq en Picasso des trottoirs et ivrogne à ses heures nous offre une composition haute en couleurs et cocasse de La Merluche.
Comme une lointaine et inaccessible veuve noire, Cloé Xhauflaire tisse froidement sa toile, tandis que David Leclercq campe avec succès le commissaire. Discret, sérieux et pondéré il est pourtant le personnage charnière qui rééquilibre sans cesse l’action entre les différents protagonistes ou la relance à coups de découvertes, expertises ou témoin comme la rigide mais retorse infirmière interprétée par Cécile Florin.
Comédie policière, Piège pour un homme seul mélange joyeusement l’intrigue et le rire pour une plaisante soirée.
Spectacle vu le 24-08-2009
Lieu :
Festival Bruxellons
Une critique signée
Muriel Hublet
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