Fausse adresse
Huis clos triangulaire, Fausse adresse enferme dans un appartement trois hommes aux caractères diamétralement opposés.
Pourquoi sont-ils là ?
Comment vont-ils réagir à cette situation aussi invraisemblable que mystérieuse ?
Un même lieu pour trois adresses différentes, cela peut à l’extrême limite s’expliquer.
Des portes à ouverture sélective sont déjà plus problématiques, alors quand le frigo se met à fournir ce qui est demandé, de la bière au chocolat chaud, du solide remontant à une poubelle, la confusion est totale.
L’industriel (Léonil Mc Cormick), venu là pour un rendez-vous galant, se révèle être nerveux, irascible et quitte très vite les voies terre-à-terre du rationnel.
Tout à l’inverse, le capitaine (Gérard Duquet) en retraite, homme simple (voire frustre) refuse d’y voir la moindre connotation surnaturelle, divine ou satanique.
L’écrivain (Jean-Paul Andret) va tenter de maintenir l’équilibre entre les colères énervées du premier et la logorrhée agaçante du second, sans savoir s’abstenir, lui-même, de développer de belles théories philosophiques.
Entre humour et fantastique, Luigi Lunari nous offre un texte pétillant aux allures de vaudeville absurde et intriguant.
Sous des dehors rieurs, ce n’est rien de moins que nos propres convictions sur la mort, le destin ou l’existence de Dieu qu’il titille sans jamais prendre de position.
D’une pirouette fantaisie à une esquive rhétorique, d’une fuite en avant à une marche arrière salvatrice, il tisse adroitement les fils d’un imbroglio jubilatoire.
La mise en scène d’Eric Lefèvre tire au mieux parti de la petite taille du plateau du Théâtre de La Valette.
Celle-ci réduit les possibilités de mouvements et oblige à un certain statisme des trois cohabitants forcés.
Fausse Adresse est en partie composée de longues tirades, l’immobilisme de l’acteur les rend parfois un peu longuettes et en fait perdre une partie de la pimentée saveur.
Le plaisir d’entendre des dialogues acérés et caustiques, des réparties qui claquent et de voir les facéties, grimaces et autres tics de ces trois joyeux compères compensent ce petit bémol
L’intervention intrigante de Martine Vlaeminck ne ferra que faire rebondir le mystère, susciter de nouveaux quiproquos drolatiques.
Mais chut … surprise
Spectacle vu le 20-09-2009
Lieu :
La Valette
Une critique signée
Muriel Hublet
Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF