Compartiment séducteur
Il est assis seul dans son compartiment.
Une femme entre, se plonge dans un livre et …
L’homme nerveux s’agite.
L’instinct du chasseur se réveille, il a flairé une proie.
Le séducteur pointe le bout du nez.
L’imagination est titillée, les fantasmes se mettent en branle.
Elle, nous ne la verrons jamais.
A chacun de la créer, de la sublimer à sa guise.
Mais pour lui, le temps de ce voyage elle sera la seule, l’unique, l’objet de tous ses désirs.
Dans un monologue profond et tendre Jean-Pierre Bouvier nous emporte dans un tourbillon de sensations et d’émotions.
Véritable ode à la femme et à l’amour, le texte de Jean-Philippe Arrou-Vignod plonge ses racines dans le théâtre.
Tour à tour, Baudelaire, Beaumarchais, Molière, Cervantès, Diderot, Hugo, Flaubert, Racine ou Claudel prêteront leurs mots, leurs verves, leurs fougues à un homme qui désire une femme, La femme.
Dans ses déclarations enflammées, dans ses envolées lyriques fougueuses, dans ses suppliques désespérées, entre amour et confusion, entre séduction et souffrance, Jean-Pierre Bouvier charme et ensorcelle.
Au-delà de la performance d’acteur qui passe d’un rôle à l’autre, qui enchaîne drame et comédie, prose et poésie avec aplomb et aisance, Compartiment séducteur remet l’amour à la place qu’il n’aurait jamais dû quitter : le centre de nos vies.
Fascinant et envoûtant, le comédien français lui rend, le temps d’une représentation, ses lettres de noblesse et sa prépondérance.
Spectacle vu le 26-08-2009
Lieu :
Atelier Théâtre Jean Vilar
Une critique signée
Muriel Hublet
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