Purgatoire
La vie est un long fleuve tranquille...
Mais l’Homme ?
Cet être bourré de contradictions, d’a priori, d’appréhensions, d’envie et de frustrations est l’objet d’une solide inspection de Dominique Bréda.
Pour mieux l’observer, le jeune auteur belge a pris sa loupe la plus cynique, celle qui donne des reflets irisés d’absurde à nos petites failles et à nos défauts.
En une dizaine de chapitres, un peu à la manière des sept péchés capitaux, il met en exergue de la vie à la mort notre manière d’appréhender l’existence, nos croyances et nos déviances.
Il explore par le rire et par l’humour qui se dégage de cette peinture de nos folies douces, nos névroses passionnelles et nos psychoses obsessionnelles.
Avec La Naissance, La Vie, La Mort, La Vérité, La Connaissance, L’Art etc. pour thématique, ces savoureuses saynètes, faites d’incongru, d’ironie ou de dérapages subtils, sont cocasses et délirantes.
Ainsi, nous découvrirons des bébés aussi raisonneurs que de vieux philosophes pour qui pleurer pour réclamer la tétée est un acte dégradant, des anarchistes qui s’empoignent sur un point du règlement qui régit leur mouvement, la pédante gagnante d’un jeu culturel félicitée par une libraire finalement plus connaisseuse et cultivée, l’Art contemporain et la masturbation intellectuelle qu’il peut provoquer chez certains, une discussion de couple toute en franchise et en cruauté, un rendez-vous avec la mort...
Dominique Bréda dirige cinq comédiens et complices de toujours, Jean-Francois Breuer, Catherine Decrolier, Thomas Demarez, Julie Duroisin et Odile Ramelot.
Très sobrement, quasi sans décor et accessoires, en axant tout sur le texte et le talent de sa petite troupe, il nous propose un spectacle bourré d’énergie, décapant.
Sans un geste de trop, sans jamais sombrer dans le too much ou dans le gag facile, Purgatoire ne mérite qu’un seul reproche, malgré ses quatre-vingts minutes… C’est trop court !
À la manière des poupons revendicateurs du premier tableau, on a aussi envie de réclamer un rab.
Spectacle vu le 26-01-2011
Lieu :
Théâtre de la Toison d'Or
Une critique signée
Muriel Hublet
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