La peur de l’autre, de l’étranger, du différent, de l’inconnu devient ici une farce amère qui puise ses racines dans le grotesque d’une certaine étroitesse d’esprit (Et, hélas, ces préjugés ne sont pas neufs, ni prêts de disparaître).
Yves Claessens signe une mise en scène discrète qui, volontairement, laisse transparaître toute la puissance du texte de Jean-Marie Piemme et permet aux dix comédiens de s’emparer physiquement de rôles à l’ampleur parfois complexe sous leur apparent simplissime.
En évitant l’écueil aussi dangereux que facile de la caricature Yves Claessens permet à chacun de donner son maximum dans ces vingt-trois scènes, sortes de duels à deux acteurs
Julie Quiriny, Mélanie Robin, Florence Roux, Babetida Sadjo, Laura Vossen, Carole Weyers et Abdel El Asri nous offrent de très jolis moments de jeu.
Si aucun ne démérite, mais il serait dommage de faire l’impasse sur l’ambiguë et surprenante composition de Jean François Rossion en ChériBibi, la version sobre et presque détachée du charcutier bon teint façon Fabrice Luchini signée par Benoît Pauwels ou sur le travail de Simon Wauters en apprenti magouilleur et cavaleur.
Entre drame ridicule, envol de passions idéologiques et attristante bouffonnerie, Emballez c’est pesé a toute la saveur d’un Bosmans et Mohamed écrit d’une plume impertinente trempée dans l’encre acide d’une décapante ironie.
Spectacle vu le 09-01-2009
Lieu :
Centre Culturel Bruegel
Une critique signée
Muriel Hublet
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