Ella & Welson
Dans les coulisses d’une boîte à jazz, tout va à vau-l'eau.
Il n’y a plus de pianiste et justement le soir où un grand producteur a annoncé sa venue.
Un remplaçant a été engagé à la dernière minute et devra s’adapter à la tyrannie de la chanteuse.
Mais …
Loin d’être des inconnus, ils se connaissent de longue date.
Divorcés depuis des années, chacun a suivi son chemin et a changé de nom de scène.
Les retrouvailles sont donc orageuses.
Les cicatrices encore douloureuses ne demandent qu’à se rouvrir et à saigner.
Néanmoins comme le dit la phrase consacrée …
The show must go on
Comme la musique adoucit les mœurs, petit à petit, ils vont s’apaiser, se retrouver et finir par renouer les liens.
Jazz en moins, cette histoire pourrait furieusement faire penser à Un grand cri d’amour.
Mais il faut très vite tordre le cou à cette idée bien mal venue ici.
Ella & Welson est le travail commun de Chantal Nicaise, Xavier Horemans et Éric Lefèvre.
Si les deux premiers se sont chargés du volet musical, le dernier y a insufflé sa fantaisie, sa faconde et y distille une série de réparties pimentées (à retenir et à replacer à bon escient).
Sur scène, les deux jazzmans sont rejoints par Didier Caffonnette qui se glisse dans le costume du régisseur.
Si , en ce soir de première, l’on sent Chantal Nicaise et Xavier Horemans encore un peu mal à l’aise dans leur statut de comédiens, la qualité du show et leur complicité généreuse sont telles qu’on peut tout pardonner.
Cette dernière nettement perceptible se comprend aisément quand on sait les deux artistes membres du groupe IXHOR Jazz Entertainment et du duo One-Two-One qu’ils ont fondés ensemble.
Si les interprètes complets, capables d’assurer avec un tel brio la partie chant et piano et de jouer avec le même talent sont des exceptions, ne mégotons pas en regardant Ella & Welson car le côté mélomane qui sommeille en chacun de nous sera délicieusement titillé.
Généreux et chaleureux le spectacle revisite de grands standards (comme entre autres Lady is a Tramp, New-York, New-York, Cabaret, Sunny et une solide impro sur les musiques de Gerschwin) mais propose aussi quelques compositions originales.
Entre rires et jazz, il n’y a donc aucune raison valable pour faire l’impasse sur une comédie musicale bien de chez nous, tendre, entraînante, rythmée et très swing.
A voir, à entendre et à savourer sans modération
Spectacle vu le 03-04-2010
Lieu :
La Valette
Une critique signée
Muriel Hublet
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