Squash
Squash : sport de raquette qui se joue sur un terrain de jeu entièrement entouré de murs et éventuellement de cloison(s) de verre pour permettre la présence de spectateurs…

L’originalité de ce sport est la vitesse de la balle, mais également le fait qu’elle rebondisse de paroi en paroi, de gauche à droite ou d’avant en arrière, rendant son trajet quasi imprévisible (tout au moins pour les néophytes).

Clément Manuel (Ryan) et Charlie Dupont (Greg) sont amis de longue date. 
Ils partagent, chaque semaine, une soirée de détente entre hommes avec pour rite immuable de la débuter par le sacro-saint match de squash.
Cette petite routine vole en éclats le jour où Greg demande à Ryan de lui servir d’alibi pour lui permettre une relation extraconjugale.
La morale, l’amour, le travail, le besoin de réussir et d’être aimé, les frustrations, les contraintes de la vie, la fidélité, la sexualité, le désir deviennent des coups puissants assénés sur les balles de l’amitié.
L’écriture du Britannique Andrew Payne est faite de phrases rapides, de réflexions acides qui ricochent et fusent.
Son texte composé de courtes scènes aux mots contemporains, volontairement crus et légèrement provocants va, à la manière d’épisodes de téléréalité, nous plonger en voyeurs dans l’intimité de deux hommes.
Si on peut reprocher le côté un peu convenu des dialogues et du scénario, on se laissera captiver par cette mise à nu des deux hommes, par les non-dits, les insinuations corrosives, l’humour grinçant et cynique des réparties et des situations.

Pendant un peu plus d’une heure, sous la direction dynamique de Tania Garbarski, Clément Manuel (le brun coincé) et Charlie Dupont (le blond sans scrupules) s’en donnent à cœur joie enfermés dans leur spirale de mensonges et de désirs refoulés, faibles, frondeurs, audacieux, revanchards ou suppliants.
Avec Squash, les deux acteurs livrent là un fameux match artistique.

Spectacle vu le 14-08-2010
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)
Une critique signée Muriel Hublet

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