Ayiti
Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre frappe l'ouest d'Haïti et notamment sa capitale : Port-au-Prince.
Les premiers commentaires des journalistes en parlent comme un des pays les plus pauvres du monde.
Si nos mémoires situent bien l’île dans l’archipel des Antilles, si certains se souviennent de Jean-Bertrand Aristide, des Duvalier (Papa Doc, Baby Doc) et leurs tontons macoutes que savons-nous vraiment de ce pays à part les images de cataclysme que nous débitent en boucle nos médias ?
Ayiti nous propose de la découvrir et de la comprendre à travers son histoire.
Seul sur scène, Daniel Marcelin, du geste, de la voix, entre chants et danses va nous faire vivre l’arrivée de Christophe Colomb en 1492, l’exploitation, avant leur quasi-extermination, des Taïnos, les premiers habitants de l'île, l’importation du bois d’ébène pour cultiver la canne à sucre.
Suivront l’irruption de colons français, leurs affrontements avec l’Espagne, leur incroyable essor avant que la Révolution française n’entraîne de graves bouleversements sociaux, l’abolition de l’esclavage, la nomination du premier gouverneur noir (Toussaint Louverture).
Les années vont se suivre et se ressembler, sans grandes améliorations pour les autochtones.
Les dictateurs, colonisateurs, envahisseurs et autres exploiteurs continuent de défiler et d'appauvrir de plus en plus une population perpétuellement opprimée.
Tel un professeur idéal, un de ceux qu’on aurait aimé avoir pour mieux nous faire découvrir l’Histoire, tout à la fois conteur, mime ou interprète des personnages qu’il évoque, Daniel Marcelin incarne le martyr d'Haïti.
Si on apprécie le talent, l’humour et la générosité communicative de l’acteur, reste le fait qu’il convoque sur scène une pléthore de personnalités historiques et que cela peut sembler longuet.
S’arrêter à cette simple impression serait réducteur, car en filigrane, derrière le va-et-vient des tyrans, se cache la souffrance, la résignation et l’espoir d’un peuple qui n’a plus que sa culture pour exister aux yeux du monde.
Spectacle vu le 17-03-2010
Lieu :
Espace Magh
Une critique signée
Muriel Hublet
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