
Les origines de la vie
Le chat, la grenouille et l’enfant
Stricte dans son long manteau noir, une conférencière nous parle des origines de la vie.
Mais au théâtre, tout doit-il se dérouler comme prévu ?
Inévitablement donc le propos dérape.
Les diapositives ne sont pas celles programmées et l’attitude de l’oratrice laisse apparaître fragilités et fêlures.
De l’extermination d’une espèce rarissime par un chat, au comportement des grenouilles, d’une digression à un aparté, elle finira par évoquer ses propres origines, son petit Monsieur de Papa, sa petite Madame de Maman et leur petite vie dans leur petit appartement.
Les origines de la vie, thème générique se ciblera sur la vie et surtout sur les traumas d’enfance d’une Coralie meurtrie jusqu’aux tréfonds de l’âme.
Derrière elle, comme une ombre discrète, l’assistant, lui, sera martyr et bourreau, élément comique ou allusion sexuelle, présence silencieuse ou obsédante. 
Caustique et noir de noir, le texte de Thomas Gunzig est un petit bijou d’observation des dérives de notre humanité.
Délicatement équilibré entre tragédie et comédie, son propos séduit par sa force détonante et sa cruelle pertinence
Sur scène, aux côtés de son actrice, il assure une silencieuse, et par instants, très drolatique présence.
Isabelle Wéry nous offre une performance pleine de fougue, de puissance et … de retenue.
Allusif, corrosif, l’humour ravageur et la complexité des situations évoquées (douloureusement à la pointe de l’actualité) de ce spectacle nous emportent à un rythme effréné des Origines de la vie aux portes de la mort.
Spectacle vu le 12-12-2008
Lieu :
Théâtre de Poche
Une critique signée
Muriel Hublet
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