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Fat Pig
Le regard de l’autre
Fat Pig   Être et paraître, se conformer à la règle, telles sont les obligations morales que s’est fixé Tom, jeune cadre dynamique.
Il se sent obligé de s’incliner face aux diktats de son entourage.
Y trouve-t-il là le bonheur ?
Pas vraiment semble-t-il !
Sa rencontre avec Helen qui assume sans complexe ses kilos superflus va lui faire découvrir de nouveaux horizons.
Une vie plus simple, plus basée sur ses envies et ses besoins, loin des vanités de la normalité bienséante, s’ouvre à lui… le soir et les week-ends.
Mais chaque jour au bureau, face à ses collègues Carter et Jeannie, il a bien du mal à persister dans ses choix.
L’esquive ou le mensonge lui paraissent souvent la meilleure solution.

Fat Pig de Neil Labute aborde d’une démarche lucide et non violente notre propension à juger sur les apparences.
Ses propos pour autant sont loin d’être édulcorés.  Au contraire, ils font mouche avec une cruelle perspicacité et un cyniquement réaliste sens de l’observation de l’homme et ses défauts.
Ne pas arrêter son regard aux premières rondeurs, mais plonger les yeux au fond d’une âme pour y découvrir les trésors masqués sous quelques bourrelets disgracieux, en sommes-nous capables ?
De manière insidieuse et frustrante Neil Labute nous pousse avec ce texte incisif et ironique à une introspection parfois surprenante et nous replace face à nos propres limites psychologiques.
Que sommes-nous prêts à tolérer des autres ?
Jusqu’où pouvons-nous aller pour défendre nos décisions ?


La mise en scène de Thierry Lavat se révèle d’une efficacité redoutable.
Son choix d’une scénographie simplifiée (signée par Olivier Wiame) laisse la part belle au travail des comédiens.
Itsik Elbaz est Tom, l’amoureux indécis, le timide, l’hésitant, l’enfant trop vite grandi.
Il excelle dans ce rôle (comme dans bien d’autres) avec ses mines de malheureux incompris.Fat Pig
A ses côtés, la Française Valérie Moreau donne à Helen une jolie finesse de jeu totalement décomplexée.
Alexandre Crepet (délicieusement retors) et Maëlle Genet (un peu compassée en ce soir de première) sont les deux tourmenteurs de ces amoureux qui ne rêvent que du droit à l’amour pur, sans savoir peut-être se l’accorder).

Un spectacle à déguster sans modération et sans crainte de prendre un gramme.

Spectacle vu le 25-04-2009
Lieu : Théâtre de Poche

Une critique signée Muriel Hublet

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