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La nuit de l'audience
La nuit de l'audience  Jean-Claude Idée et Jean des Cars  plongent dans les méandres de l’Histoire, dans ses dessous croustillants et ses effluves de mensonges, tromperies et autres malversations.
Ils réunissent ainsi, le temps de La nuit de l'audience, deux femmes, deux destins.
Les auteurs nous entraînent au château de Bouchout (actuellement au cœur du Jardin botanique national de Belgique à Meise).
Cette demeure a été l’asile-prison où l’infortunée princesse de Belgique a terminé sa vie en recluse.
Elle y a vécu au secret, protégée des autres et de sa folie par son frère Léopold II.
Et si rompant son isolement, Charlotte de Habsbourg, ex-impératrice du Mexique, fille de Léopold Ier, et veuve de Maximilien de Habsbourg était autorisée à rencontrer l’aventurière américaine, la princesse Agnès de Salm-Salm ?
Que se diraient-elles ?
Qu’ont-elles en commun ?
Dans une joute oratoire faite de feintes, d’aveux, de demi-mensonges et de sincérité, elles vont combler le fossé des années, se faire des confidences et prendre conscience de certaines vérités.
Dans une mise en scène de Patrice Kerbrat et le décor cossu d’Édouard Laug, Frédérique Tirmont (Charlotte) nous livre une prestation sans failles.
Elle alterne, avec brio, lucidité douloureuse et crises de démence, joie et désespoir.
Pathétique, rieuse, timide, égarée, stressée, logorrhéique ou silencieuse, elle maîtrise chaque registre tout en imposant sa silhouette frêle comme noyée dans une immense robe de chambre rouge.La nuit de l'audience
Sous les traits de l’ambiguë Agnès, la lumineuse Brigitte Fossey mène la danse (au propre comme au figuré) et titille l’esprit erratique de l’ex-impératrice pour en percer ses secrets.

Ces derniers sont l’essence même de la pièce et peut-être son petit bémol.
Pour en percevoir toute la subtilité et les sous-entendus historiques, un peu de connaissance des évènements de l’époque ne nuit pas.
Cependant, la lecture du programme du Théâtre Royal du Parc permet de raviver les mémoires et de combler les éventuelles lacunes.
Il n’y a donc aucune raison de faire l’impasse sur La nuit de l'audience et ainsi de se priver d’un spectacle magistralement interprété et de se plonger dans les secrets d’alcôves d’un siècle pas si lointain de nous, et qui sait, dont les conséquences pourraient avoir modifié le destin de l’Europe.

Spectacle vu le 26-09-2010
Lieu : Théâtre Royal du Parc

Une critique signée Muriel Hublet

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