Mes Singeries vocales !
Cinquante ans.
La moitié d’une vie, l’heure des remises en questions, l’âge de certaines crises de conscience, alors quand une jeunette vous assène Ma mère aime beaucoup ce que vous faites En ce soir d’anniversaire, le bilan de Bruno Coppens est donc plutôt mitigé.
Lui qui se croyait jeune et dans le vent vient de tomber, brutalement, sans le moindre parachute pour freiner la brutale descente.
Le maître du jeu de mots, le founombule poète, le jongleur d’aphorismes, le zygothérapeute noye son chagrin et ses 50 balais dans le bar de Riton.
Il déverse sur le barman tout son sentiment d’être en perpétuel décalage d’horreur.
Tout y passe dans cette crise de sa cinquante, Brunon Coppens est très quinqua véner.
Il est copain avec ses enfants sur FaceBook, mais leurs SMS ou ceux de son amie sont pur hermétisme.
Il a des avis très tranchants sur l’épilation intégrale, les maladies de son âge, Captain Vlaams, les communes à faces irritées, la Belle gicle…
Impossible de tout dire tant le nombre de jeux de mots, de calembours, contrepèteries, paronymies et autres métaphores est incalculable.
À coup sûr, il faudrait plusieurs visions de Mes Singeries vocales ! pour espérer en avoir saisi chaque finesse.
Bruno Coppens nous propose, histoire de booster nos zygomatiques ramollos, de déboucher nos humeurs coincées un spectacle survitaminé et généreux.
Sans une seconde de répit, de chansons rock en swings entrainants, de mimes en rimes, pendant près d’une heure trente, ce fou chantant, mieux qu’un vin capiteux nous enivre d’une logorrhée qui emporte dans un monde décalé, dans son univers de mots tordus, d’idées détournées, de sous-entendus audacieux ou presque licencieux, de songes tendres, d’amères réflexions et de vérités toujours bonnes à entendre.
Si certains pensent ce spectacle fruit d’une longue préparation, la séance d’impro généreusement proposée pendant les rappels, convaincra les récalcitrants du talent de cet Houdini du verbe, de ce Copperfield du nom, de ce Bruno Coppens de manipulation verbale.
Spectacle vu le 23-11-2010
Lieu :
Atelier Théâtre Jean Vilar
Une critique signée
Muriel Hublet
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